Les cours du pétrole ont nettement rebondi mardi à New York, les courtiers réduisant leurs paris sur une baisse du brut en pleine escalade des tensions au Moyen-Orient, entre la Turquie et la Syrie notamment.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en novembre a gagné 3,06$ à 92,39$, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Alors que des craintes pour la croissance mondiale et la consommation démoralisaient les marchés financiers européens et américains, le marché pétrolier finissait la journée sur une note très haussière.

«Une telle différence entre le marché du brut, nettement positif, et le marché actions, qui est complètement dans le rouge aujourd'hui, ne peut que s'expliquer par la prédominance du facteur géopolitique. C'est l'une des seules occasions où l'ont voit une telle chose se produire», a noté Rich Illczyszyn, de iiTrader.

En premier lieu, «une escalade des tensions entre la Turquie et la Syrie, laisse craindre l'éclatement d'une guerre dans la région» et la perturbation des acheminements d'hydrocarbures transitant dans la région, a-t-il détaillé.

Depuis le bombardement mercredi dernier du village frontalier turc d'Akçakale, qui a causé la mort de cinq civils turcs, l'armée turque répond coup pour coup aux tirs syriens atteignant le territoire turc et dont l'armée régulière syrienne est tenue pour responsable.

Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a appelé mardi la Turquie et la Syrie à «éviter l'escalade» et à faire preuve de «modération» après une nouvelle riposte la veille de l'armée turque à la chute d'un obus syrien sur son territoire.

Par ailleurs, le Premier ministre israélien Benjamin «Netanyahu veut accélérer la tenue d'élections, pour s'assurer d'un soutien populaire en vue de lancer, selon les spéculations, des frappes contre l'Iran», ce qui intensifiait les craintes des courtiers, a poursuivi M. Illczyszyn.

M. Netanyahu a en effet annoncé mardi soir la tenue d'élections législatives anticipées «le plus tôt possible», soit au début de l'année prochaine, alors qu'elles devaient normalement se tenir en octobre 2013.

Cependant, le ministre saoudien du Pétrole Ali al-Nouaïmi s'est appliqué mardi à apaiser les inquiétudes sur l'offre mondiale de brut, en déclarant que son pays, premier exportateur d'or noir au monde, s'engageait à satisfaire les besoins du marché pétrolier, en marge d'une réunion pétrolière à Ryad.