Le Nouveau Parti démocratique (NPD) a une fois de plus pressé le gouvernement Harper de tenir des audiences publiques sur la vente de la société pétrolière Nexen à des intérêts chinois, hier, estimant que l'opinion publique canadienne se cristallise contre la transaction.

Le gouvernement Harper doit bientôt décider s'il donne son aval à la transaction de 15 milliards de dollars qui permettrait à l'entreprise étatique China National Offshore Oil Company (CNOOC) d'acquérir la société de Calgary.

Le NPD a mené ses propres consultations sur la vente au cours des dernières semaines, et dit avoir entendu plusieurs objections. Le parti a donc déposé une motion réclamant une consultation publique, hier.

«C'est fondamental, a observé le chef néo-démocrate Thomas Mulcair, à sa sortie de la Chambre des communes. Il s'agit de savoir si les Canadiens vont contrôler leurs propres ressources naturelles.»

Six critères

Le ministre de l'Industrie, Christian Paradis, a toujours refusé cette demande de l'opposition officielle. Il souligne que la loi prévoit six critères d'analyse sur lesquels Ottawa s'appuiera avant de prendre sa décision.

Cette loi a été modifiée au cours des dernières années afin de tenir compte des considérations de sécurité nationale et de transparence.

«La transaction dont il est fait mention va être scrutée avec soin», a-t-il promis à la période de questions.

La décision à laquelle fait face le gouvernement Harper pourrait définir la relation sino-canadienne au cours des prochaines années. Les conservateurs ont multiplié les efforts pour se rapprocher de la Chine au cours des dernières années afin de profiter de la croissance économique.

Les autorités chinoises ont récemment fait savoir qu'elles attendent la décision du gouvernement Harper avec impatience. L'ambassadeur de la Chine au Canada, Zhang Junsai, estime que cette transaction pourrait être la première d'une série d'investissements importants de la Chine au Canada.

La transaction ne fait pas l'unanimité dans les rangs conservateurs. Un député albertain, Rob Anders, s'y est publiquement opposé, tout comme l'indépendant Peter Goldring, un ancien du caucus conservateur.