La construction d'une mine de lithium dans la région de la Baie-James et surtout d'une usine de transformation à Salaberry-de-Valleyfield nécessitera un investissement d'environ 450 millions et créera 300 emplois, selon une étude dévoilée hier par la société Nemaska Lithium (V.NMX).

Nemaska veut mettre en production d'ici la fin de 2014 une mine à ciel ouvert près de la communauté crie de Nemaska, à 280 kilomètres au nord-ouest de Chibougamau, le long de la route du Nord. Elle souhaite transformer le concentré en hydroxyde de lithium et en carbonate de lithium dans une nouvelle usine à Salaberry-de-Valleyfield, dans le parc industriel situé près du port. L'ensemble du projet devrait créer environ 300 emplois, soit 140 à la mine, 75 pour le transport et 75 autres à Valleyfield.

D'une durée de vie minimale de 18 ans, le projet devrait générer des revenus de 4,1 milliards, selon l'évaluation économique préliminaire. La valeur actuelle nette avant taxes - l'équivalent de tous les profits s'ils étaient encaissés aujourd'hui - est de 567 millions, dans le scénario privilégié par Nemaska. La société veut déposer une étude de faisabilité d'ici la fin de l'année avant de pouvoir aller de l'avant avec le financement.

Un important investissement

C'est la construction de l'usine de transformation qui accaparerait la grande partie de l'investissement, a expliqué hier le président et chef de la direction de Nemaska, Guy Bourassa, lors d'une conférence de presse.

À l'origine, Nemaska Lithium, de Québec, comptait simplement construire une mine puis vendre le concentré à des clients asiatiques. Mais elle a changé de plan d'affaires après avoir mis au point une technologie qui lui permet de produire de l'hydroxyde de lithium, un produit transformé, à un coût avantageux. L'hydroxyde de lithium est utilisé dans les batteries de véhicules électriques, par exemple, et la demande est appelée à doubler tous les cinq ans, selon M. Bourassa.

Le procédé mis au point par Nemaska est basé sur l'électrolyse et demande donc beaucoup d'électricité. En transformant le produit au Québec, Nemaska peut compter sur une électricité à faible coût, et surtout à un coût prévisible. «Nous serons les seuls fournisseurs au monde à être capables de signer des ententes de vente à long terme avec des utilisateurs», soutient Guy Bourassa.

L'action en hausse

L'action de Nemaska Lithium (NMX) a progressé de 1,7% hier à la Bourse de croissance de TSX, à 0,61$. Le titre a gagné 50% dans les deux dernières semaines.

Le groupe chinois Chengdu Tianqi Industry Group détient environ 19% des actions de Nemaska.

Au 31 décembre 2011, la Caisse de dépôt et placement du Québec possédait près de 9 millions d'actions de Nemaska, pour une valeur d'environ 1,9 million. L'organisme SIDEX, financé par le gouvernement du Québec et le Fonds de solidarité FTQ, a investi un total de 1,1 million dans la société. Le conseil de bande de la communauté de Nemaska est quant à lui actionnaire à hauteur de 3,6%.