Les cours du pétrole ont clôturé en légère baisse jeudi à New York, dans un marché tentant de se reprendre après avoir plongé cette semaine d'environ 10$, dans un contexte d'inquiétudes accrues pour la demande et d'abondance de l'offre.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en octobre, dont c'était le dernier jour de cotation, a cédé 11 cents, à 91,87$, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

La veille, les prix avaient plongé de 3,31$ dans un contexte d'abondance accrue de l'offre, les réserves de brut aux Etats-Unis ayant enregistré une hausse hebdomadaire inattendue de 8,5 millions de barils.

Au total, les cours de l'or noir ont abandonné environ 10 dollars depuis le début de la semaine, retrouvant leurs niveaux de début août, dans un marché hanté par les craintes d'un ralentissement de la demande.

En dépit d'une relative stabilisation des prix, «le marché WTI reste faible après la récente chute des cours» cette semaine, a observé Tim Evans, de Citi Futures, pour qui l'une des causes essentielles de ce recul a été la progression inattendue des stocks de brut la semaine précédente aux Etats-Unis, de 8,5 millions de baril.

«Les stocks américains sont actuellement à un niveau 8,4% supérieur à l'an dernier. Clairement, nous ne manquons pas de réserves», a commenté l'expert.

Outre un plongeon aux raisons mystérieuses en début de semaine, que beaucoup attribuaient à un emballement des ordres automatiques de courtage, le marché a également été sévèrement refroidi par des informations de presse évoquant l'intention de l'Arabie saoudite, premier exportateur pétrolier, de grossir sa production d'or noir pour contenir les prix.

«Ce n'est pas un environnement évident pour le marché du brut, la pression reste très forte sur le plan économique, et sur le front de la demande, et cela fait partir les prix à la baisse», a noté John Kilduff, de Again Capital.

En outre, aux États-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage se sont révélées plus élevées qu'attendu, assombrissant davantage l'humeur des courtiers après la sortie de statistiques économiques peu brillantes dans le secteur privé et manufacturier en Chine et en Europe.

Pour M. Evans, la stabilisation des cours jeudi était avant tout «technique»: «les tenants d'une tendance haussière sont réticents à mettre de côté leur optimisme» au sujet des prix de l'or noir, dans un contexte de tensions au Moyen-orient et d'un fort concours financier des banques centrales.