Les cours du pétrole ont terminé en légère baisse mercredi à New York, dans un marché déçu par la hausse inattendue des stocks de brut aux États-Unis et prudent à l'approche d'une décision de politique monétaire de la Banque centrale américaine (Fed) jeudi.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en octobre a cédé 16 cents, à 97,01$, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, pour même échéance a terminé à 115,96$, gagnant 56 cents par rapport à la clôture de la veille.

Le Brent est monté en cours d'échanges jusqu'à 116,67$, au plus haut depuis le 3 mai, tandis que le WTI a brièvement franchi le seuil de 98$, pour la première fois depuis trois semaines.

Dans le sillage des places boursières, «les cours ont été soutenus dans la matinée par la décision de la Cour constitutionnelle allemande (qui a donné son feu vert à un plan de sauvetage de la zone euro) mais peu à peu l'attention du marché s'est tournée vers la Fed», a expliqué David Bouckhout, de TD Securities.

Les courtiers espéraient notamment l'annonce d'un nouveau programme de rachats d'actifs par la Fed, de nature à stimuler les achats de matières premières mais aussi à diluer la valeur de dollar, ce qui rend plus attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine.

Jusqu'à la publication de la décision de la banque centrale jeudi, «les prix vont suivre la Bourse et l'évolution du dollar», a estimé Rich Ilczyszyn, de iiTrader.

«Les courtiers craignent d'avoir peut-être trop parié sur une action de la Fed», a confié M. Bouckhout.

Le récent rebond des prix du brut, qui ont brièvement franchi le seuil des 98$ en cours d'échanges électroniques, «est modéré, car le marché se rend compte que la récente hausse des prix n'est pas liée à de solides données de base mais plutôt à une économie molle» nécessitant des mesures de relance de la banque centrale américaine, a noté de son côté Matt Smith, de Summit Energy.

«Et, bien évidemment, les chiffres publiés par le DoE (département de l'Énergie américain) qui ont fait état d'une hausse inattendue des stocks sur presque tous les produits pétroliers, n'ont rien fait pour aider la tendance haussière», a ajouté M. Bouckhout.

Selon le DoE, les réserves de brut du pays ont augmenté de 2 millions de barils la semaine dernière, alors que les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires misaient au contraire sur une diminution de 2,2 millions de barils.

De leur côté, les stocks de produits distillés ont enregistré un bond inattendu de 1,5 million de barils, tandis que les stocks d'essence ont reculé de 1,2 million de barils.

Par ailleurs, sur le front de l'offre, le marché restait «soutenu par l'escalade des tensions géopolitiques (au Moyen-Orient), sur fond de différend entre les États-Unis et Israël» au sujet d'une éventuelle frappe contre l'Iran, «et d'attaques contre les ambassades américaines en Libye et en Égypte», a indiqué Fawad Razaqzada, du courtier GFT Markets.