Les cours du pétrole ont terminé la séance en hausse vendredi à New York, les courtiers pariant sur une intervention prochaine de la banque centrale américaine (Fed) après la publication de chiffres décevants sur l'emploi.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en octobre a gagné 89 cents par rapport à la clôture de jeudi sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), à 96,42$.

Les investisseurs «attendaient de meilleurs chiffres sur l'emploi», a noté Matt Smith, de Summit Energy.

Après un trimestre de hausse, le taux de chômage officiel des Etats-Unis est revenu en août à 8,1%. Mais cette baisse est principalement le fruit d'une diminution de la population active, l'économie américaine n'ayant créé que 96 000 emplois nets en août, soit 32% de moins qu'en juillet.

Jeudi, l'enquête mensuelle ADP avait pourtant suscité des attentes élevées, annonçant une forte hausse des embauches en août dans le secteur privé.

Aussi quand l'administration a diffusé ses chiffres officiels, qui reposent avec une acuité nouvelle la question de la persistance du ralentissement de l'économie américaine, «le marché est dans un premier temps descendu», a souligné M. Smith.

Mais peu à peu «a émergé le scénario d'une intervention prochaine d'un nouveau stimulus» par la Réserve fédérale américaine, qui a fait monter les cours, a ajouté l'analyste.

Des mesures de la Fed se traduisent habituellement par des injections de liquidités dans le système financier américain qui favorisent l'achat d'actifs peu risqués et plus rentables, comme les matières premières.

Les rumeurs persistantes sur une possible utilisation des réserves de pétrole américaine n'ont pas suffi à freiner la progression des prix.

Suite à l'annonce jeudi d'une baisse prononcée des stocks de brut aux Etats-Unis, «le gouvernement s'inquiète de la hausse des prix de l'essence à quelques semaines des élections et pourrait tenter d'utiliser ce moyen pour atténuer cette augmentation qui affecte les consommateurs», a indiqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.