Les prix du pétrole ont terminé en légère baisse à New York vendredi, affectés par de mauvais indicateurs chinois, de mauvais augure pour le brut dans ce pays deuxième consommateur mondial d'or noir, et une nouvelle révision à la baisse de la demande mondiale de pétrole.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en septembre a perdu 49 cents par rapport à la clôture la veille, à 92,87$.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) pour même échéance a terminé à 112,95$, en baisse de 27 cents par rapport à la clôture de jeudi.

Le repli des cours de l'or noir a été «provoqué par les chiffres médiocres des importations chinoises de brut», ont souligné les analystes de Commerzbank.

Selon des chiffres officiels publiés vendredi, les importations chinoises de pétrole brut ont reculé de 2,6% en juillet par rapport au mois précédent, pour s'établir à 21,83 millions de tonnes (soit l'équivalent de 5,14 millions de barils par jour), leur plus bas niveau en neuf mois.

Pékin a également annoncé un fort repli de l'excédent commercial du pays en juillet, plus prononcé qu'attendu.

«Le ralentissement en Chine ressemble de plus en plus à un atterrissage en urgence faisant craindre que le moteur de la croissance mondiale ne s'enlise dans le sillage de l'Europe, et en raison de ses propres problèmes économiques internes», a noté Phil Flynn, analyste à Price Futures Group, mettant en avant le risque d'une baisse de la demande de pétrole dans ce pays.

Par ailleurs, quand plusieurs «organismes importants, en une semaine, revoient à la baisse leurs prévisions pour l'économie mondiale, et pour la consommation mondiale de pétrole, cela conduit forcément le marché à la baisse», a souligné James Williams de WTRG Economics, ajoutant qu'une «économie faible se traduit toujours par des prix bas».

Selon le rapport mensuel de l'AIE, organisation représentant les pays consommateurs basée à Paris, «la progression de la demande de pétrole» pourrait être restreinte de «0,9 million de barils par jour (Mb/j) en 2012 et 0,8 Mb/j en 2013», soit 0,3 Mb/j et 0,4 Mb/j de moins que la précédente prévision.

L'AIE impute ce ralentissement à une croissance économique molle, des prix élevés du baril et la réduction des besoins en or noir de la Chine et des États-Unis.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) avait légèrement relevé jeudi sa prévision de demande mondiale de brut pour 2012, soutenue entre autres par la canicule dans certaines régions comme aux États-Unis, mais soulignait que l'horizon pour 2013 restait «rempli de turbulences». Le cartel ajoutait dans son rapport mensuel qu'une révision à la baisse de la prévision 2013 était plus probable qu'un relèvement.

M. Williams a enfin mentionné un rapport mensuel de l'Agence américaine de l'énergie, publié mardi, qui a révisé à la hausse les prix du brut.