Les prix du pétrole ont terminé quasi stables jeudi à New York, soutenus par des statistiques américaines qui rassuraient les investisseurs sur une possible remontée de la demande du brut aux Etats-Unis, premier consommateur mondial d'or noir.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en septembre a grignoté 1 cent par rapport à la clôture la veille, à 93,36 dollars.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord, échangé sur l'IntercontinentalExchange (ICE) pour même échéance a terminé à 113,22 dollars, en hausse de 1,08 dollar par rapport à la clôture de mercredi, soit le plus haut niveau en clôture depuis le 7 mai.

«Le recul des demandes hebdomadaires d'allocations chômage aide» les prix du brut à rester en hausse, a noté John Kilduff, analyste d'Again Capital. D'après des chiffres publiés à Washington par le département du Travail, 361.000 demandes ont été déposées aux Etats-Unis entre le 29 juillet et le 4 août, soit 1,6% de moins que la semaine précédente.

Les cours ont aussi continué à «être soutenus par la publication mercredi de chiffres du département de l'Energie américain (DoE)» montrant que les stocks de pétrole avaient diminué de 3,7 millions de barils lors de la semaine achevée le 3 août aux Etats-Unis, selon Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Il s'agissait en effet d'un repli quatre fois plus fort qu'attendu par les analystes.

Pour l'analyste Phil Flynn, de Prices Future Group, le marché conserve par ailleurs «l'espoir que la Fed, la BCE (les banques centrales américaine et européenne, ndlr) et la Chine se préparent à atténuer» les difficultés et à intervenir pour soutenir les marchés.

Pékin a indiqué que l'inflation avait ralenti dans le pays en juillet, pour le quatrième mois consécutif, alimentant les espoirs de voir Pékin prendre bientôt des mesures de relance. Une intervention contribuerait à revigorer les achats de pétrole dans le pays, deuxième consommateur mondial de brut.

«Dans l'ensemble, des craintes de perturbation de l'offre mondiale de brut tirent le marché vers le haut», a souligné de son côté Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.

Ces craintes étaient alimentées ces derniers jours par la perspective d'interruptions à court terme de nombreuses plateformes en mer du Nord pour une période de maintenance annuelle, mais aussi les violences persistantes en Syrie, avivant les tensions au Moyen-Orient.

Par ailleurs selon M. Kilduff, les derniers rapports de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) étaient «mitigés». L'organisation a légèrement relevé jeudi sa prévision de demande mondiale de brut pour 2012, tout en avertissant que l'horizon pour 2013 reste «rempli de turbulences».

Surtout, a noté l'analyste, «le fait notable est que la production de l'Arabie Saoudite semble être descendue sous les 10 millions de barils par jour, soit un peu plus que ce que le marché avait prévu».