Stornoway Diamond Corporation entend transporter et brûler entre 20 et 25 millions de litres de diesel par année pour fournir de l'électricité à la première mine de diamants du Québec (projet Renard). En raison de coûts initiaux trop élevés, la société a refusé pour l'instant de se raccorder au réseau d'Hydro-Québec, mais une troisième forme d'énergie, l'éolien, aurait-elle pu être considérée dans l'équation?

La mine de diamants Diavik, exploitée par Rio Tinto et Harry Winston Diamond dans les Territoires du Nord-Ouest, construit actuellement un parc éolien pour réduire sa dépendance au diesel. Xstrata Nickel mène un projet d'étude du potentiel éolien à sa mine Raglan, dans l'extrême nord de la province. Ressources Strateco compte également mettre le vent à profit pour l'alimentation d'une éventuelle mine d'uranium (Matoush) à une centaine de kilomètres au sud du projet Renard.

Stornoway n'a pas évalué la possibilité de construire des éoliennes. Elle pourrait éventuellement le faire, «mais certainement pas avant la construction et le démarrage de la mine», indique à La Presse Affaires le vice-président aux affaires publiques de Stornoway, Ghislain Poirier.

Stornoway souhaite attendre d'avoir des revenus et d'augmenter ses réserves et la durée de vie de sa mine (11 ans actuellement) avant d'investir massivement pour des infrastructures énergétiques. À ce moment, il y aura «beaucoup plus de chances» que Stornoway évalue de nouveau la construction d'une ligne électrique.

En attendant, Renard sera alimentée par une centrale au diesel de 14 mégawatts, qui émettra 35 000 tonnes de gaz à effet de serre.

Quatre éoliennes à Diavik

À 300 km au nord de Yellowknife, Diavik met en place quatre éoliennes de 100 m de haut, au coût total de 30 millions de dollars. Diavik estime que le parc, d'une capacité de 9,2 MW, lui permettra de réduire de 10% (ou 4 millions de litres) sa consommation de diesel, et de 6% (ou 12 000 tonnes) ses émissions de gaz à effet de serre. Cela représentera aussi 100 chargements de moins par année sur la route d'hiver qui approvisionne la mine.

Diavik économisera entre 6 et 8 millions par année, soutient la directrice de l'amélioration continue de Diavik, Liezl Van Wyk. Les éoliennes doivent entrer en fonction à la fin de l'année.

C'est la société allemande Enercon, dont le siège canadien est à Montréal et qui compte une usine à Matane, qui fabrique les éoliennes de Diavik.

Selon le porte-parole d'Enercon Canada, Marc-Antoine Renaud, le développement minier du Québec représente de belles occasions d'affaires et le parc de Diavik servira de vitrine pour la technologie d'Enercon - et sa résistance au froid. Enercon se promet d'ailleurs d'entamer des discussions avec Stornoway Diamond Corporation.

L'éolien peut fournir «assez facilement» jusqu'à 25% de l'énergie pour une mine, affirme M. Renaud.