Les cours du pétrole ont fini en baisse à New York lundi, dans un marché dans l'attente des intentions de l'Europe pour mettre un terme à la crise de la dette, le risque d'une sortie de la Grèce de la zone euro ayant été repoussé par la victoire de la droite à Athènes.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juillet a reculé de 76 cents par rapport à vendredi, à 83,27$, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

En dépit «du gros soulagement de voir que la Grèce ne va pas quitter l'euro», le marché pétrolier «est déprimé par l'Espagne», a résumé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Ainsi, les taux d'emprunt à 10 ans de l'Espagne ont dépassé les 7% lundi, au plus haut depuis la création de la zone euro.

Le marché craint que la situation espagnole nécessite un plan de sauvetage bien plus conséquent que ce qui a été mis sur pied pour le renflouement des banques. «On attend de voir ce que la zone euro va faire pour s'attaquer à l'ensemble» de la crise de la dette, a souligné M. Lipow.

«L'optimisme entourant les élections en Grèce est déjà retombé et les prix ont déjà abandonné tous leurs gains antérieurs», a ajouté Barclays Capital, pointant «les inquiétudes qui restent élevées pour l'Espagne et l'Italie».

Les cours du baril avaient en effet gagné un peu de terrain dans les échanges asiatiques, les investisseurs exprimant un certain soulagement après l'annonce des résultats de l'élection législative grecque qui semblait écarter le spectre d'une faillite imminente du pays et de sa sortie de la zone euro.

En battant une gauche radicale opposée au programme d'austérité, la droite conservatrice grecque semble en effet en mesure de constituer un gouvernement de coalition pro-euro avec les socialistes du Pasok, ce qui lui permettrait de poursuivre les réformes nécessaires au maintien de l'aide internationale.

La tendance s'est ensuite rapidement inversée, et les prix de l'or noir ont finalement battu en retraite.

«On avait intégré beaucoup d'optimisme dans les cours» à propos de mesures d'assouplissements monétaires de la part de la Banque centrale européenne (BCE) attendues dimanche soir, mais «on n'a entendu parler d'aucune sorte de plan d'aide», a constaté John Kilduff d'Again Capital.

Dans ce contexte, les opérateurs surveillaient les travaux des chefs d'État des pays du G20 au Mexique. Sans grandes attentes: «on devrait s'approcher rapidement du seuil des 78$ le baril», a avancé M. Kilduff.