Les cours du pétrole ont fini en hausse jeudi à New York dans un marché spéculant sur une future mesure d'assouplissement monétaire des autorités américaines après un recul de l'inflation en mai aux États-Unis, premier consommateur mondial de brut.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juillet a gagné 1,29$ par rapport à mercredi, à 83,91$ sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

«Avec les chiffres de ce matin, on s'attend à ce que le Comité de politique monétaire de la Fed décide lors de sa réunion de mercredi (prochain) de mettre en oeuvre des mesures de relance», a souligné Bart Malek, stratège de TD Securities.

La baisse des prix à la consommation «augmente les possibilités d'un plus gros plan» de relance de la Réserve fédérale, a abondé Phil Flynn, analyste de Price Future Group.

Les prix à la consommation ont baissé aux États-Unis en mai pour la première fois en deux ans, aidés par une chute des coûts de l'énergie.

En données corrigées des variations saisonnières, ces prix ont reculé de 0,3% par rapport au mois précédent, alors que les analystes tablaient sur un recul de 0,2%.

Mai a été marqué par un regain de tensions dans la crise de la dette européenne et des inquiétudes pour la croissance mondiale, qui ont durement touché les marchés de matières premières.

En outre, le marché pétrolier a suivi avec intérêt la réunion à Vienne des ministres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). «Ils n'ont rien annoncé à propos de la production, donc la réponse (des opérateurs) a été assez neutre», a dit M. Melek.

Le cartel a décidé de laisser inchangé son plafond de production, fixé depuis décembre à 30 millions de barils par jour (30 mbj) pour l'ensemble de ses États membres.

Ce plafond est déjà largement dépassé, de près de 2 mbj, notamment en raison d'une forte hausse de la production de brut ces derniers mois en Arabie Saoudite, en Libye et en Irak. Certaines voix au sein de l'Opep s'étaient faites entendre récemment pour demander un allègement des quotas, accusant la surproduction actuelle, coupable selon elles de la baisse des cours.

Dans ce contexte d'offre excédentaire, le marché pétrolier «semble se moquer» de l'entrée en vigueur de l'embargo européen sur le pétrole le 1er juillet, a remarqué M. Melek.