Les cours du pétrole ont fini en hausse mardi à New York, se reprenant après avoir atteint un plus bas en huit mois la veille, dans un marché qui restait toutefois nerveux face à la crise en zone euro et aux risques de surproduction.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juillet a gagné 62 cents par rapport à lundi, à 83,32$ sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

«Une partie de ce rebond est liée à la forte baisse de la veille», a commenté James Williams, de WTRG Economics, les cours du pétrole ayant clôturé lundi à leur plus bas depuis octobre, dans un regain d'aversion pour les actifs jugés les plus risqués, comme les matières premières.

«C'est aussi une réaction possible aux appels de certains pays producteurs de pétrole à diminuer la production de brut à l'approche de la réunion de l'Opep», l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, mercredi et jeudi à Vienne, a-t-il continué.

En effet, alors que l'Arabie Saoudite insistait sur la nécessité de bien approvisionner le marché, plusieurs membres de l'Opep ont affiché leurs divergences, avant cette réunion cruciale, avec le premier producteur mondial de pétrole, le Venezuela dénonçant, comme l'Iran, «la sur-production des pays du Golfe». Ces deux pays défendent ainsi des prix plus élevés et exigent une baisse de l'offre des pays du Golfe.

L'Arabie Saoudite a fortement augmenté son offre depuis décembre, passant de 9,45 millions de barils par jour (mbj) à plus de 10 mbj en avril, un niveau historique, alors que l'offre iranienne, minée par les sanctions internationales, diminuait dans le même temps de 300 000 b/j, au plus bas depuis vingt ans, selon les estimations de l'Opep.

Le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, a défendu lundi le maintien d'une offre pétrolière soutenue pour ne pas mettre en danger un environnement économique mondial très fragile.

«Si la production se maintient à son niveau actuel, le marché mondial du brut risque d'être confronté à une situation de surplus d'environ un million de barils par jour au second semestre, ce qui pèserait d'autant plus sur les cours», ont prévenu les experts de Commerzbank.