Stornoway Diamond (T.SWY), qui développe ce qui pourrait devenir la première mine de diamant québécoise, déménage son siège social de Vancouver à Montréal.

Cela lui permettra de se rapprocher de ses actionnaires, fournisseurs et des parties prenantes de son projet phare Renard, de même que de tout le potentiel nordique québécois.

Car Stornoway souhaite que Renard ne soit que le début de ses activités québécoises. La société démarre ses travaux sur le projet Aeon, au nord de la centrale Laforge-2 et de la route Transtaïga, et elle a beaucoup d'espoir pour toute la région.

«Le Nord-du-Québec est ouvert à l'exploration, note le président et chef de la direction de Stornoway, Matt Manson. Ce serait étonnant qu'il n'y ait qu'un seul gros gisement de diamants au milieu d'une si grande zone géologique.»

Le nouveau siège social de Stornoway est situé au complexe Saint-Charles, à Longueuil. Il accueillera entre 45 et 50 employés, trois fois plus que le nombre de personnes qui y travaillent déjà.

«Nous centralisons ici nos activités d'exploitation, de finance et d'administration», a indiqué en conférence de presse le vice-président et chef de l'exploitation, Patrick Godin. L'équipe d'exploration de Stornoway, qui a aussi des projets en Saskatchewan et dans le Nord canadien, restera à Vancouver, tandis que le PDG continuera de résider à Toronto.

Patrick Godin assure néanmoins que c'est à partir de Montréal que Stornoway compte «rayonner ailleurs au Canada et ailleurs dans le monde. Car on veut croître».

Trouver 800 millions

La principale tâche de la société pour l'instant est de boucler le financement pour lancer la construction du projet Renard, qui nécessitera un investissement en capital de plus de 800 millions de dollars. Le financement sera en partie en actions et en partie en dette, et le président Matt Manson espère pouvoir conclure le tout pour le premier trimestre de 2013.

Même si les marges de profit de Renard sont attrayantes - «c'est le genre de projet que les banques aiment», dit-il -, le président reconnaît que les temps sont très difficiles pour le financement des petites sociétés minières.

Stornoway a pu mettre la main sur 40 millions au printemps, soit 20 millions en dette et 20 millions en actions. Cela a d'ailleurs dilué la participation d'Investissement Québec de 37 à 35% des actions (l'organisme conserve toujours 25% des actions avec droit de vote).

Stornoway a 47 millions dans les coffres, suffisamment pour effectuer les dépenses de pré-développement (études techniques, préparation du site, commande du matériel) jusqu'à la fin de l'année.

Transformation: pas de discussion

Le projet Renard, à 350 kilomètres au nord de Chibougamau, doit entrer en production en 2016. Stornoway affirme n'avoir eu aucune discussion avec le gouvernement du Québec sur la question de la transformation du diamant.

L'Ontario et les Territoires du Nord-Ouest exigent que les sociétés minières réservent 10% de leurs diamants pour approvisionner des tailleries locales. En 2009, la Stratégie minérale du Québec spécifiait l'objectif de valoriser 10% des diamants québécois au Québec. À la fin de mars, le gouvernement s'est toutefois dit contre l'idée de forcer la main aux producteurs.

«Nous n'avons pas eu de discussions avec le gouvernement à ce sujet, a précisé jeudi Patrick Godin, de Stornoway. Nous sommes des producteurs de diamants bruts. Si le gouvernement veut qu'une partie des diamants soient transformés ici, on n'a rien contre. Le gouvernement est souverain et on va respecter sa décision.»

Le titre de Stornoway se négociait à 83 cents jeudi à Toronto, en baisse de 1 cent. Le titre a perdu plus de 60% de sa valeur en un an.

Matt Manson n'a voulu faire aucun commentaire sur les questions de fusions et acquisitions dans le secteur du diamant, indiquant seulement qu'il y avait beaucoup de mouvement actuellement. Rio Tinto et BHP Billiton songent à vendre leurs participations majoritaires dans les mines Diavik et Ekati, dans les Territoires du Nord-Ouest.