Les cours du pétrole ont terminé en baisse mardi à New York, renversant la tendance haussière observée plus tôt en séance après l'abaissement de la note souveraine de l'Espagne par une petite agence de notation.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juillet a cédé 10 cents par rapport à la clôture de vendredi, à 90,76$ sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Les marchés étaient fermés à New York lundi en raison d'un jour férié aux États-Unis.

Les prix de l'or noir avaient ouvert en hausse, alors que les investisseurs doutaient des chances de succès de la tentative de reprise de dialogue entre la communauté internationale et l'Iran.

L'Iran a rejeté dimanche tout abandon de l'enrichissement d'uranium à 20%, après l'échec des négociations reprises la semaine dernière avec le groupe 5+1 (États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne).

Les opérateurs ont une «vue moins positive sur les discussions sur le nucléaire iranien», a ainsi expliqué John Kilduff d'Again Capital. «On voit la prime de risque revenir rapidement» dans les cours.

Les cours du pétrole sont grossis depuis le début de l'année par une forte prime de risque liée aux sanctions internationales contre Téhéran, et notamment un embargo de l'Union européenne (UE) contre le brut iranien, décidé en janvier et devant être mis totalement en place en juillet.

«Mais l'abaissement de la note de crédit de l'Espagne a renversé la tendance» observée en début d'échanges, a résumé Phil Flynn, de PFG Best, à propos de l'abaissement de B à BB- de Madrid par la petite agence de notation américaine Egan-Jones.

Il a également a cité des informations circulant sur les marchés indiquant que «la Banque nationale de Belgique avait rapatrié l'année dernière plus d'un milliards de dollars de bons de Grèce, d'Italie, d'Espagne et de Portugal au profit de bons belges».

«Si elle réduit son exposition à la zone euro, que faut-il en conclure?» a lancé l'analyste.

Dans ce contexte, l'euro a poursuivi son repli pour atteindre un plus bas niveau depuis le 1er juillet 2010. Les investisseurs se sont une nouvelle fois rabattus sur le dollar, valeur refuge, ce qui a eu pour conséquence de pénaliser les achats de pétrole pour les acheteurs munis d'autre devise.