Les prix du pétrole ont fini en hausse vendredi à New York, au terme d'une séance sans grande activité, les investisseurs faisant preuve d'attentisme par rapport à la situation en Grèce mais aussi en raison du long week-end aux États-Unis. Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juillet a pris 20 cent par rapport à jeudi, à 90,86$ sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

«Il n'y a pas eu d'élément véritablement favorable à la hausse ou à la baisse aujourd'hui», a estimé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

En particulier, «le marché n'a pas voulu vendre (à la baisse) avant un long week-end, étant donné l'actualité en cours à propos du programme nucléaire de l'Iran, avec les traces d'uranium qui ont été découvertes», a-t-il noté.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a en effet découvert des traces d'uranium enrichi à un niveau de pureté supérieur à la limite de 20% sur le site nucléaire souterrain de Fordo, selon un rapport de l'agence diffusé vendredi.

Ceci intervient au lendemain de la réunion du groupe 5+1 (États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et Allemagne) sur le nucléaire iranien à Bagdad, qui se sont achevés jeudi sur un constat d'échec. Une nouvelle rencontre a été prévue à Moscou, le 18 juin, mais «les discussions semblent incertaines, ce qui soutient les cours», a remarqué Barclays Capital.

«Les négociations (de Bagdad) n'ont abouti à aucun résultat concret, en dépit de l'atmosphère constructive de la rencontre. C'est donc très improbable que le dossier iranien disparaisse de l'actualité cette année», ont estimé les analystes de JBC Energy.

Pour Barclays, si la situation ne devait pas évoluer à Moscou, il faut s'attendre à ce que «les stratégies davantage tournées vers la confrontation avec l'Iran» soient privilégiées.

Les cours du pétrole sont gonflés depuis le début de l'année par une forte prime de risque liée aux sanctions internationales contre Téhéran, et notamment un embargo de l'Union européenne contre le brut iranien, décidé en janvier et devant être mis totalement en place en juillet.

Reste que «le peu de clarté dans le dossier de la crise de la dette en Europe continue de mettre sous pression (les investisseurs)», a noté Barclays, soulignant que la situation en Grèce continuant à s'aggraver, «le marché pétrolier est forcé de commencer à s'adapter à des conditions plus sombres».

Les craintes d'une sortie de la Grèce de la zone euro gagnaient en effet du terrain, tandis que les dirigeants de l'Union européenne (UE) ont affiché mercredi soir leurs désaccords sur les mesures à prendre pour contrer la crise.

Le marché reste suspendu au nouveau scrutin législatif prévu le 17 juin en Grèce, redoutant qu'une victoire des partis anti-austérité ne précipite une sortie du pays de l'Union monétaire et n'ébranle d'autres pays en difficulté, au premier rang desquels l'Espagne.