Les prix du pétrole se redressaient lundi en fin d'échanges européens, confortés par les appels à la croissance des dirigeants du G8, qui ont réitéré ce week-end leur soutien à la Grèce, ainsi que par des déclarations jugées rassurantes du premier ministre chinois.

Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 107,40 dollars, en progression de 26 cents par rapport à la clôture de vendredi.

Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juin, dont c'est l'avant-dernier jour de cotation, gagnait 30 cents, à 91,78 dollars.

Les cours du baril regagnaient du terrain, après le net repli enregistré la semaine précédente, qui avait vu le Brent descendre vendredi à 106,40 dollars, son niveau le plus bas depuis le 21 décembre, et le WTI sombrer à des niveaux plus vus depuis début novembre.

«Les prix rebondissent dans le sillage des places boursières et portées par un mouvement d'optimisme des opérateurs, après des déclarations en Chine qui avivent les attentes de nouvelles mesures dans le pays pour stimuler la croissance», soulignait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.

«Nous devons continuer à mettre en oeuvre une politique budgétaire volontaire (...) tout en donnant une plus grande priorité au maintien de la croissance», a dit dimanche le premier ministre chinois Wen Jiabao, après une série de statistiques décevantes confirmant un ralentissement plus fort qu'attendu de la croissance économique du géant asiatique.

De nouvelles mesures de soutien de Pékin conforteraient «la possibilité d'une augmentation, au second semestre 2012, de la demande pétrolière du pays», deuxième consommateur de brut dans le monde, notait Mme Sokou.

En outre, le marché tirait un peu de réconfort de la rencontre du G8 samedi aux États-Unis, durant laquelle les chefs des huit pays les plus industrialisés se sont unanimement prononcés en faveur de la croissance économique pour compenser l'effet de l'austérité budgétaire, et ont appelé de leurs voeux le maintien de la Grèce dans la zone euro.

Cependant, en dépit des déclarations volontaristes des dirigeants du G8 aux États-Unis et du premier ministre chinois, «le marché devrait demeurer pénalisé par les inquiétudes sur la zone euro, à laquelle il accorde une grande attention», notaient les analystes de Commerzbank.

«L'attention du marché se tourne par ailleurs rapidement vers la reprise des discussions mercredi» dans le dossier iranien, indiquait Julian Jessop, analyste de Capital Economics.

Téhéran, soupçonné par les pays occidentaux de développer un programme nucléaire à visée militaire, doit reprendre mercredi ses discussions avec le Groupe «5+1» (États-Unis, France, Russie, Grande-Bretagne, Chine plus Allemagne).

Or, les pays du G8 ont adressé samedi un avertissement à Téhéran en se disant prêts à prendre des mesures pour «assurer l'approvisionnement du marché mondial» en pétrole, et donc capables de supporter les effets d'un embargo de l'Union européenne (UE) sur le brut iranien, décidé en janvier et devant entrer totalement en vigueur en juillet.

En cas de progression des négociations avec Téhéran, cette rencontre pourrait «au moins renforcer la perspective d'un allègement des sanctions de l'UE, ce que les marchés ne semblent pas encore avoir considéré», estimait M. Jessop.