Les cours du pétrole ont poursuivi lundi à New York leur mouvement de repli entamé la semaine dernière, plombés par des craintes d'une aggravation de la crise de la dette en zone euro après des élections en France et en Grèce, dans un marché globalement moins optimiste.

Le baril de «light sweet crude» pour livraison en juin a fini en baisse de 55 cents par rapport à vendredi, à 97,94$ sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Après avoir chuté sous le seuil symbolique des 100$ à un plus bas depuis février, les cours du pétrole new-yorkais ont succombé aux appréhensions des investisseurs, inquiets pour l'avenir de la dette en zone euro à l'issue des scrutins en Grèce et en France au cours du week-end.

«Avant même l'ouverture des marchés, on s'attendait à un marché très volatil avec un changement de dirigeants en France et une (situation instable) en Grèce, et dès la réouverture (des échanges électroniques) le brut est tombé jusqu'à 95,34 dollars», a relevé Rich Ilczyszyn, de iiTrader.

«Les marchés craignent que les nouveaux élus ne soutiennent pas les mesures d'austérité qui devaient être mises en place, il y a tout simplement beaucoup d'incertitude», a relevé Tom Bentz, directeur pour le marché des matières premières chez BNP Paribas à New York.

En France, François Hollande est devenu dimanche le premier président socialiste depuis 17 ans lors d'un vote-sanction contre le sortant conservateur Nicolas Sarkozy. Il a appelé de ses voeux une réorientation de la politique européenne, plus axée sur la croissance et moins sur l'austérité.

En Grèce, point de départ de la crise de la dette, l'austérité menée depuis deux ans sous la pression des bailleurs de fonds internationaux du pays a été massivement censurée par les électeurs qui ont laminé les deux partis pro-européens tenants de la rigueur.

«Les choses sont devenues moins claires et les investisseurs s'inquiètent. Outre un ralentissement de la création d'emplois aux États-Unis, on voit une crise de la dette en zone euro qui n'en finit plus, et tout cela pèse sur l'appétit du risque au sein du marché et emporte les prix du brut à la baisse», a ajouté Matt Smith, de Summit Energy (groupe Schneider Electric).

En deuxième partie des échanges new-yorkais, les prix du brut ont cependant amorcé un léger rebond, malgré une clôture en baisse.

«Après une baisse d'environ 10 dollars sur trois séances, les investisseurs voient une opportunité d'acheter», ce qui soutenait les cours, a souligné M. Ilczyszyn, de iiTrader.