Les cours du pétrole ont fini proche de l'équilibre lundi à New York, en léger repli de six cents, dans un marché plombé par les nouvelles tensions sur le front de la dette en Europe.

Le baril de WTI «light sweet crude» pour livraison en juin a fini à 104,87$, en repli de 6 cents par rapport à la clôture de vendredi, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Les prix ont effacé la majeure partie de leurs pertes de la séance mais il n'empêche que «le marché ne se comporte pas avec logique, comme les analystes le souhaiteraient», a observé Bart Melek, stratège chez TD Securities.

À l'origine de la baisse: l'entrée en récession de l'Espagne, dernière victime de la crise de la dette.

Plombée par l'éclatement de la bulle immobilière en 2008, l'économie ibérique a connu un recul de 0,3% de son PIB au premier trimestre, après avoir fait de même au dernier trimestre 2011, selon les chiffres officiels provisoires publiés lundi.

«Tout est à propos de l'Espagne aujourd'hui», a commenté Matt Smith, de Summit Energy (groupe Scheider Electric).

«Ce n'est pas surprenant, mais on voit un regain d'inquiétude pour l'Europe, et donc on voit un repli de l'euro», a remarqué M. Smith.

Un repli de l'euro a pour conséquence de soutenir le dollar, valeur refuge. Mais une hausse du billet vert pénalise les achats de barils, libellés en dollars, pour les acheteurs munis de devises étrangères.

Le pétrole a toutefois limité son repli grâce «aux bons résultats et chiffres d'affaires publiés aujourd'hui» par des groupes américains, a remarqué Bart Melek.

De manière générale, la situation reste critique en Europe, a souligné Commerzank citant «la surproduction considérable, les stocks américains toujours élevés et encore en hausse, le repli des tensions géopolitiques et la crise de la dette qui est toujours vive en zone euro».