L'action de Tembec (T.TMB) a dévissé de plus de 11 pour cent jeudi après la publication de résultats décevants. Le titre a clôturé à 3,09 $, en baisse de 39 cents, à la Bourse de Toronto.

«Inutile de dire que la direction n'est pas satisfaite des résultats du dernier trimestre, a déclaré le grand patron de l'entreprise québécoise, James Lopez, au cours d'une téléconférence avec les analystes financiers. Nous nous attendions à faire mieux.»

La faiblesse des prix de la pâte et du bois d'oeuvre, de même que l'appréciation du dollar canadien, ont fortement nui à Tembec à son deuxième trimestre, qui a pris fin le 24 mars.

L'entreprise a essuyé une perte nette de 14 millions $ (14 cents par action), alors qu'elle avait enregistré des profits nets de 6 millions $ (six cents par action) pendant la même période de l'an dernier.

Ces résultats sont largement inférieurs aux attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient en moyenne sur un bénéfice par action d'un cent.

Le chiffre d'affaires a atteint 407 millions $, en baisse de 10 pour cent. Les ventes ont reculé dans tous les secteurs, mais de façon plus prononcée dans ceux du bois et des pâtes à haut rendement.

Changements à venir?

Face à cette dure réalité, Tembec n'exclut pas de se départir de ses scieries et de restructurer ses trois usines qui produisent des pâtes à haut rendement.

«Nous examinons nos activités de bois d'oeuvre en nous demandant s'il vaut mieux y investir ou envisager d'autres options», a affirmé M. Lopez, en assurant toutefois qu'une vente des actifs n'était pas prévue à court terme.

Le dirigeant a néanmoins noté que si l'entreprise décidait de conserver ses scieries, elle devrait y injecter quelque 60 millions $ afin de les rendre plus concurrentielles.

Plus tôt cette année, Tembec a vendu ses deux scieries de Colombie-Britannique, qui étaient déficitaires, à Canfor. L'entreprise a aussi fermé ou vendu d'autres scieries au cours des dernières années.

Notons qu'au deuxième trimestre, Tembec a dû inscrire une radiation de 16 millions $ liée à sa participation de 50 pour cent dans Temlam, qui exploitait une usine de poutres à Amos fermée depuis plus de trois ans. Temlam s'est placée à l'abri de ses créanciers en 2008 et le gouvernement vient de lui retirer ses droits de coupe de bois.

Pour ce qui est des usines de pâtes à haut rendement de Tembec, qui sont dans le rouge depuis plusieurs mois, elles font l'objet de «nombreuses analyses», a indiqué James Lopez.

«Toute division qui enregistre des pertes d'exploitation est scrutée à la loupe par l'entreprise», a-t-il dit.

En fait, un comité spécial du conseil d'administration est chargé d'étudier les «options stratégiques» qui s'offrent à Tembec. M. Lopez a même confié jeudi avoir rencontré au cours des derniers mois plusieurs représentants de banques d'investissement qui lui ont fait part de leurs «suggestions à propos d'un Tembec nouveau et amélioré».

Il a été impossible d'en savoir plus jeudi à ce sujet auprès de l'entreprise.

Pour le trimestre en cours, Tembec s'attend à une amélioration des résultats de ses divisions du bois et des pâtes à haut rendement, mais pas suffisamment pour un retour à la rentabilité. Du côté du carton et du papier journal, peu de changements sont à prévoir, a indiqué la compagnie.