Les cours du pétrole ont fini en baisse vendredi à New York, entre déception pour le ralentissement de la croissance chinoise et prises de bénéfices.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mai a reculé de 81 cents par rapport à la clôture de jeudi, à 102,83 $, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

«Les informations en provenance de Chine ont pesé sur toutes les matières premières», a observé Rich Ilczyszyn, analyste de iitrader.com, tout en soulignant que les chiffres du PIB «restent bons» et que plusieurs investisseurs «en ont profité pour engranger des bénéfices».

Certains investisseurs vendent «car ils redoutent un ralentissement de l'offre et de la demande», alors que d'autres achètent «car ils pensent que (le chiffre du PIB) va pousser les Chinois à mettre en oeuvre des mesures pour stimuler leur économie», a relevé de son côté Phil Flynn, de PFG Best.

La croissance du Produit intérieur brut (PIB) chinois a faibli au premier trimestre de cette année à 8,1% sur un an, son plus bas niveau depuis le deuxième trimestre 2009 (7,9%).

La croissance a ralenti en Chine pour le cinquième trimestre consécutif. Au premier trimestre 2011, elle atteignait encore 9,7%, puis 8,9% au quatrième trimestre de l'an dernier.

Ces chiffres «sont ressortis bien en deçà des prévisions du marché, qui s'attendait à 8,4%», a commenté Matt Smith, de Summit Energy (groupe Schneider Electric).

La demande intérieure dans la deuxième économie mondiale peine à prendre le relais des exportations qui souffrent de la crise de la dette en Europe et de la faiblesse de la reprise aux États-Unis.

Sur le front géopolitique, le marché pétrolier s'attendait à une relative détente autour du dossier iranien. Les représentants du forum des 5+1 (États-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne, France et Allemagne) rencontrent ce week-end à Istanbul ceux de la République islamique.

Et pour M. Ilczyszyn, Téhéran va lâcher du lest d'une quelconque manière car «ils ne peuvent pas se permettre de se priver de la majeure partie de leurs exportations pendant trois ans». Dans ce contexte, a-t-il avancé, le baril pourrait redescendre sous les 100 $ à court terme.