Même si certaines procédures n'étaient conformes aux meilleures pratiques de l'industrie et que certaines données manquaient de clarté, les conclusions du plus récent rapport technique d'Orbite Aluminae sont valides. Un audit demandé par l'Autorité des marchés financiers (AMF) souligne en toutes lettres qu'il «n'y a aucune preuve de fraude».

Le dépôt de ce rapport de vérification devrait permettre à Orbite de demander dans les prochains jours la reprise des transactions sur le titre de la société (ORT à Toronto), suspendues depuis le 23 février.

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L'AMF jugeait que l'évaluation économique préliminaire (EEP) du projet d'Orbite n'était pas conforme au règlement sur l'information minière, notamment en ce qui concerne le calcul de ressources des terres rares. Orbite développe un projet d'alumine à partir d'un gisement d'argile de Grande-Vallée, en Gaspésie, mais les terres rares sont un important sous-produit du projet, dont Orbite évalue la valeur nette à 7,7 milliards dans l'EEP.

L'AMF avait demandé une vérification indépendante sur les sections problématiques de l'EEP, puis le dépôt d'une EEP corrigée.

«On ne retrouve pas dans l'EEP de preuves de déclarations inadéquates ou exagérées en termes de quantité d'éléments de terres rares ou de métaux rares», lit-on dans le rapport de vérification préparé par trois ingénieurs de la firme Roche de même que le géologue Alex Knox, spécialisé dans les terres rares. Certaines données servant à illustrer les paramètres géologiques du gisement manquaient «souvent de clarté et [étaient] parfois mal présentées ou incorrectement placées dans le rapport», mais ces données et les analyses étaient néanmoins suffisantes, aux yeux des vérificateurs.

L'audit met toutefois en lumière que «certaines des procédures décrites dans l'EEP ne sont pas conformes aux meilleures pratiques du secteur minier et devraient être corrigées». Par exemple, Orbite n'a pas conservé de demi-carottes de tous les échantillons de forage prélevés sur le site, comme le veut la procédure habituelle. Ainsi, les vérificateurs n'ont pu examiner aucun des échantillons prélevés entre 2008 et 2011.

Les auteurs de l'audit déplorent également l'absence d'un programme de contrôle de qualité indépendant. «L'absence d'échantillons de référence certifié, de doubles et d'échantillons-témoins dans les différents lots d'échantillons analysés depuis 2005 rend difficile le repérage d'erreurs et/ou de biais analytique dans les résultats obtenus en laboratoire. C'est une pratique courante d'exécuter des vérifications indépendantes et aléatoires sur des échantillons pour contrôler la présence de la minéralisation et en vérifier la teneur, et une telle pratique devrait être mise en place à l'avenir.»

Néanmoins, toutes ces lacunes n'auraient toutefois pas d'incidence majeure sur les conclusions de l'EEP, selon les vérificateurs.

Dans un communiqué émis en fin de journée vendredi, le président et chef de la direction d'Orbite, Richard Boudreault, s'est dit satisfait des résultats «qui rassurent nos actionnaires que les informations présentées dans l'EEP sont étayées par des données et des analyses suffisantes». Le président précise que la société continuera d'améliorer ses méthodes et processus pour s'assurer de respecter les meilleures pratiques de l'industrie.

Orbite devrait déposer d'ici le 31 mai une EEP corrigée et conforme au Règlement sur l'information concernant les projets miniers.

Plus tôt cette semaine, Orbite a annoncé la conclusion d'un protocole d'entente avec le géant russe de l'aluminium Rusal, en vue de la construction de la première phase d'une usine d'alumine métallurgique. Le protocole porte aussi sur des modalités pour le partage des licences entre les deux sociétés.