Le temps plus froid de l'hiver 2011 a aidé Hydro-Québec à afficher des meilleurs profits qu'il y a un an.

Au 31 décembre 2011, le bénéfice net de la société s'est élevé à 2,61 milliards de dollars, en hausse de 96 millions, ou de 3,8%, par rapport à 2010. Hydro verse un dividende de près de 2 milliards à au gouvernement du Québec. Quant aux revenus, ils totalisent 12,39 milliards en 2011, en baisse de 92 millions, ou de 0,7%, par rapport à l'exercice 2010.

Le monopole d'électricité a profité d'un volume de précipitations normal et d'une température plus froide qu'en 2010 pour vendre plus d'électricité. Il y a aussi une hausse de la demande en provenance des clients résidentiels.

Les ventes d'électricité au Québec progressent de 214 millions, à 10,7 milliards. À l'exportation, les ventes nettes ont progressé de 100 millions pour atteindre 1,134 milliard. Ce résultat a été obtenu malgré l'appréciation du dollar canadien, qui rend moins concurrentielle notre électricité aux États-Unis, et la baisse du prix de l'énergie, plombé par la surabondance du gaz naturel.

Le prix obtenu à l'export, après utilisation de produits financiers, est de 5,2 cents pour chaque kilowattheure exporté. L'an dernier, c'était 6,5 cents. Les exportations comptent pour 11% du volume des ventes d'électricité et 15% des profits.

Des charges d'exploitation au niveau de 2007

En conférence de presse, le PDG d'Hydro-Québec, Thierry Vandal, a soutenu que la société d'État avait «livré» les 100 millions demandés par le gouvernement du Québec au budget de 2011. «L'effort souhaité de la part des sociétés d'État à vocation commerciale s'est traduit par un bénéfice net additionnel. On a dépassé l'objectif qui avait été fixé par le gouvernement pour l'année 2011», a-t-il dit.

Dans le détail, les charges courantes ont diminué de 89 millions, principalement par une diminution des achats d'électricité et de combustible. Toutefois, les charges des régimes de retraite ont bondi de 81 millions. Au net, les charges d'exploitation ont diminué de 8 millions.

Une compression de 8 millions sur des charges de 2,57 milliards paraît timide, quand on sait que le chef de la Coalition Avenir Québec, François Legault, parle d'économies potentielles de 600 millions en quatre ans.

«L'an passé, on a réussi à réduire nos charges d'exploitation. En 2011, les charges sont à peu près au même niveau qu'en 2007, même si l'entreprise a ajouté 13 milliards d'actifs en service de 2007 à 2011, a répondu M. Vandal. On absorbe les coûts liés à la croissance de l'actif, on absorbe l'indexation des salaires et l'inflation. On vise à faire ça également en 2012.»

Québec a demandé une réduction des dépenses et une hausse de productivité de 100 millions pour Hydro-Québec, en 2011-2012, et de 150 millions en 2012-2013.

Ça ne sera pas facile. Hydro-Québec prévoit des profits légèrement plus faibles en 2012, à 2,55 milliards, dans un contexte qui restera défavorable aux ventes à l'exportation. La Régie de l'énergie a aussi imposé, pour la seconde année consécutive, une baisse de tarifs. La baisse de 0,5% entre en vigueur le 1er avril. La société indique dans son rapport annuel qu'elle fera tout son possible pour réaliser une contribution additionnelle de 75 millions et atteindre un bénéfice de 2625 millions, comme demandé par Québec.

Interrogé par les journalistes sur l'impact de l'hiver doux en 2012, M. Vandal a dit qu'il était trop tôt pour y répondre.

Hydro-Québec a investi 3,8 milliards en 2011. Le total des projets en chantier s'élève à 18 milliards. L'an prochain, Hydro-Québec investira 4,7 milliards. Au 31 décembre, Hydro comptait 22 501 employés, soit 591 personnes de moins qu'en 2010.

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EXERCICE 2011

EN HAUSSE

Dividende versé au gouvernement: 1958 millions ("72 millions)

Bénéfice net: 2611 millions ("96 millions)

Exportations nettes: 1134 millions ("100 millions)

EN BAISSE

Revenus: 12 392 millions (-92 millions)

Frais financiers: 2497 millions (-29 millions)

Charges d'exploitation: 2571 millions (- 8 millions)