Les prix des métaux industriels échangés au London Metal Exchange (LME) ont trébuché cette semaine, refroidis par les inquiétudes persistantes sur la vigueur de la demande chinoise, les grands groupes miniers affichant à l'égard de la Chine une prudence appuyée.

La Chine, premier pays consommateur de métaux de base, hante toujours les opérateurs, qui redoutent les conséquences d'un ralentissement trop prononcé de la croissance économique du géant asiatique, alors que sa demande de métaux commence déjà à marquer le pas.

«Une salve d'indicateurs encourageants aux États-Unis suggèrent que l'économie américaine progresse sur le chemin de la reprise, mais la Chine apparaît plus fragile que d'habitude, et les stocks très élevés de métaux qui ne cessent d'enfler dans le pays, ne sont pas pour rassurer les investisseurs», a observé Dan Smith, analyste de Standard Chartered.

Mardi, l'anglo-australien BHP Billiton, géant du secteur minier, a soudainement ravivé les inquiétudes du marché, en faisant état de ses doutes sur la demande chinoise de minerai de fer à court terme.

Celle-ci devrait bientôt ralentir à «un taux de croissance à un chiffre, si ce n'est déjà fait», a ainsi déclaré Ian Ashby, président de la branche minerai de fer de BHP. Son concurrent Rio Tinto a quand à lui mis en garde contre le fort ralentissement à court terme de la croissance économique de la Chine.

«Même s'ils tablent tous les deux sur "un atterrissage en douceur" de l'économie chinoise sur le plus long terme, les remarques des deux groupes ont précipité un important mouvement de vente sur le marché des métaux de base», ont souligné les analystes de Commerzbank.

Jeudi, un indice provisoire de la banque HSBC a provoqué un nouveau coup de semonce pour les prix des métaux, en faisant état d'une chute de l'activité manufacturière chinoise en mars, pour le cinquième mois consécutif.

«Tous les indicateurs économiques mettent en lumière que la demande chinoise de métaux au premier semestre 2012 devrait être décevante - par rapport aux volumes habituels pour le pays», a commenté Stephen Briggs, analyste de BNP Paribas.

Cependant, «les risques pour l'économie mondiale ont sensiblement diminués ces derniers mois», marqués notamment par un nouveau plan de sauvetage international de la Grèce, «et la demande mondiale de métaux de base devrait se raffermir au second semestre 2012», a ajouté M. Briggs.

Le CUIVRE reste soutenu par les tensions persistantes sur l'offre mondiale de métal rouge. Selon le rapport mensuel du Groupe international d'études sur le cuivre (ICSG), le marché mondial a enregistré en 2011 un déficit de production de 358 000 tonnes (contre 377 000 tonnes l'année précédente).

«À court terme, il faut s'attendre ce que la forte baisse des importations chinoise pèse sur les prix», a cependant relevé Jochen Hitzfeld, UniCredit, rappelant que les stocks de cuivre entreposés à la Bourse des métaux de Shanghai ont atteint cette semaine un record historique, à 225 000 tonnes.

L'ALUMINIUM est descendu jeudi à 2151$ la tonne, son plus bas niveau depuis le 16 janvier.

Selon l'Institut international de l'aluminium (IAI), la production mondiale d'aluminium a baissé en février de 3% par rapport à janvier, à 3,54 millions de tonnes, reculant dans toutes les régions du monde sauf en Chine, où elle a progressé de 2%, à 1,55 million de tonnes.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 8405$ vers 11h3 contre 8.648$ le vendredi précédent.

L'aluminium valait 2183$ la tonne contre 2274$.

Le plomb valait 2000$ la tonne contre 2137$.

Le nickel valait 18 378$ la tonne contre 19 221$.

Le zinc valait 2000$ la tonne contre 2102$.