L'entreprise Pipe-Lines Montréal (MPLL) a décidé de ne pas en appeler d'une décision de la Cour du Québec qui bloque la construction d'une station de pompage à Dunham, au Québec.

Le jugement de la Cour du Québec maintenait une décision antérieure rendue par le Tribunal administratif du Québec. Celle-ci ordonnait le renvoi du dossier devant la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ) afin que l'organisme gouvernemental puisse obtenir davantage d'informations concernant la localisation de la station de pompage envisagée.

Le projet, mis de l'avant en 2008, vise à faciliter l'inversion du débit d'un oléoduc pour assurer le transport de pétrole entre Montréal et la ville de Portland, dans le Maine. La station de pompage permettrait de faire passer le pétrole par-dessus les monts Sutton.

«À ce moment, le projet n'est pas actif en raison des conditions économiques et du marché», a déclaré mercredi le président de MPLL, Larry Wilson, dans un communiqué. Le dirigeant a refusé de parler aux médias.

La station de pompage s'inscrit dans le cadre du projet Trailbreaker du géant canadien Enbridge [[|ticker sym='T.ENB'|]], qui prévoyait le transport entre Montréal et Portland de 200 000 barils par jour de pétrole brut provenant des sables bitumineux de l'Alberta. Un citoyen de Dunham et le groupe écologiste Équiterre s'étaient toutefois opposés au projet devant la justice, invoquant des préoccupations environnementales.

Enbridge a annoncé plus tôt ce mois-ci l'abandon du projet Trailbreaker. L'entreprise préfère se concentrer sur l'inversion du débit de l'oléoduc reliant les villes ontariennes de Sarnia et de North Wastover. Équiterre reste toutefois méfiant et estime que le projet Trailbreaker est encore «bien vivant».

«Équiterre suivra de près les actions de la compagnie et poursuivra son travail avec d'autres organismes pour bloquer le passage des sables bitumineux au Québec», a affirmé mercredi le porte-parole d'Équiterre, Steven Guilbeault.

MPLL a d'ailleurs indiqué mercredi que si les circonstances le justifient, elle communiquera ultérieurement avec la CPTAQ pour «discuter des procédures et échéanciers» du projet de station de pompage.