Les cours du pétrole ont fini en nette hausse vendredi à New York en dépit d'indicateurs ternes aux États-Unis, le marché s'inquiétant des risques de conflit régional au Moyen-Orient alors que le ton monte toujours plus entre Washington, l'Iran et la Syrie.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en avril a gagné 1,95$ par rapport à la clôture de jeudi, à 107,06$, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

«Une fois encore la situation autour de l'Iran a entraîné les cours en hausse», a résumé John Kilduff, d'Again Capital.

«C'est un problème grave, les acteurs mondiaux les plus importants sont impliqués», a-t-il fait valoir. «On continue de voir le puzzle se mettre en place pour une guerre, on se rapproche toujours plus du précipice avec toutes les négociations qui échouent».

Les opérateurs ont ainsi réagi à la décision de l'Union européenne jeudi d'interdire l'accès au réseau de transferts interbancaires Swift aux institutions iraniennes qu'elle sanctionne en raison du programme nucléaire de Téhéran.

Bruxelles a par ailleurs indiqué que les discussions se poursuivaient pour finaliser sous forme d'un règlement les modalités de l'embargo graduel sur le pétrole que l'Europe a décidé d'imposer à l'Iran en février.

«Les négociations en cours suggèrent à quel point les (Européens) veulent que les sanctions économiques soient fortes», a noté JPMorgan dans une note.

Également, «une partie du regain d'inquiétude» vient de la mise en garde adressée à l'Irak par les États-Unis contre un survol de son territoire par des appareils iraniens à destination de la Syrie, a indiqué M. Kilduff. Washington estime en effet qu'ils pourraient transporter des livraisons d'armes, alors que la République islamique assure qu'il s'agit d'aide humanitaire.

«Sans entrer dans des questions qui relèvent des services de renseignement, nous sommes préoccupés par le survol de l'Irak par des avions cargo iraniens à destination de la Syrie», a déclaré vendredi devant la presse la porte-parole du département d'État, Victoria Nuland.

Dans ce contexte, le marché faisait fi de de la hausse du dollar, de la baisse du moral des ménages américains en mars et du net ralentissement de la hausse de la production manufacturière.