Les prix des métaux industriels au London Metal Exchange (LME) ont été soutenus cette semaine par une salve d'indicateurs encourageants en Chine et aux États-Unis, l'aluminium se hissant à un sommet depuis mi-septembre, aidé de surcroît par les tensions au Moyen-Orient.

Le marché des métaux a d'abord été tiré vers le haut en début de semaine par la perspective de la nouvelle opération de prêts exceptionnels délivrés par la Banque centrale européenne (BCE) aux banques de la zone euro, et dont les résultats ont été connus mercredi.

La BCE a finalement annoncé avoir prêté 529,53 milliards d'euros à 800 banques européennes, un montant record: mais bien que cet afflux de liquidités soit susceptible de venir alimenter les investissements dans les matières premières, les prix des métaux ont du mal à en tirer avantage.

Après l'embellie anticipée des jours précédents, «il y a eu un mouvement de décompression, accentué par le fait que de son côté le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Ben Bernanke a semblé mercredi fermer la porte» à de nouveaux coups de pouce de l'institution à l'économie, a souligné William Adams, analyste de la société Fast Markets.

Mais les cours des métaux de base se sont rapidement ressaisis, «confirmant que le regain d'engouement des investisseurs à leur égard reste solide», a noté M. Adams.

Une salve indicateurs encourageants en Chine, premier pays consommateur de métaux industriels, et aux États-Unis a par ailleurs contribué à redonner du souffle au marché.

Après la révision en hausse mercredi de la croissance américaine au 4e trimestre 2011, les investisseurs ont salué jeudi une progression des revenus des ménages américains et un léger recul des inscriptions hebdomadaires au chômage, laissant de côté des statistiques décevantes, tel un ralentissement inattendu de l'industrie manufacturière aux États-Unis en février.

«Ce ralentissement était quelque peu contradictoire avec des indicateurs régionaux montrant des accélérations de l'activité dans les régions de Chicago et de New York par exemple, du coup cela n'a pas beaucoup inquiété les opérateurs», a commenté Edward Meir, analyste du courtier INTL FCStone.

Le marché a par ailleurs été revigoré par la publication jeudi d'un indice officiel montrant une progression de l'activité manufacturière en Chine en février, de nature à rassurer sur la demande de métaux du pays après la baisse de régime constatée en janvier au moment des congés du Nouvel an lunaire.

Cependant, les prix des métaux ont terminé vendredi la semaine en ordre dispersé, leur élan étant enrayé par un net renchérissement du dollar, qui rendait moins attractifs les achats de matières premières libellés dans la monnaie américaine.

L'ALUMINIUM est monté vendredi à 2361,50$ la tonne, son plus haut niveau depuis le 19 septembre 2011.

Les tensions dans le dossier iranien «tirent l'aluminium vers le haut. Elles alimentent une envolée des prix de l'énergie; or la production d'aluminium est très gourmande en énergie, cela représente 36% des coûts de production», a expliqué Nicholas Snowdon, analyste de Barclays Capital.

Par ailleurs, «le Moyen-Orient concentrait 8% des capacités mondiales de production d'aluminium en 2011» et les investisseurs redoutent des perturbations de cette offre, a-t-il ajouté.

Le CUIVRE continue de bénéficier des tensions sur l'offre mondiale, dont témoigne le repli des stocks de métal rouge au LME, qui ont baissé de 21% depuis début janvier, passant cette semaine sous le seuil des 300 000 tonnes pour la première fois depuis plus de deux ans.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 8595$ vers 11h contre 8502$ le vendredi précédent vers la même heure.

L'aluminium valait 2340$ la tonne contre 2304$.

Le plomb valait 2175$ la tonne contre 2190$.

L'étain valait 23 800$ la tonne contre 24 125$.

Le nickel valait 19 459$ la tonne contre 19 975$.

Le zinc valait 2113$ la tonne contre 2078$.