Les prix agricoles ont évolué en ordre dispersé cette semaine à la Bourse de Chicago, le maïs et le blé reculant en raison de prévisions de production en hausse aux États-Unis, le soja bénéficiant à l'inverse de pressions sur les cultures en Amérique latine.

Le soja a poursuivi la progression entamée la semaine dernière à la faveur d'un nouveau manque de précipitation en Argentine et au Brésil, deux producteurs de premier ordre qui avaient déjà connu de graves sécheresses plus tôt cette saison.

Les prévisions météo font état de pluie en Argentine mardi ou mercredi prochain et d'averses au Brésil au milieu de la semaine.

«Si ces pluies se déroulent comme prévu, la plus grande partie de l'inquiétude pour la production en Amérique latine sera levée», a observé Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

À la différence du maïs et du blé, le soja n'a pas été particulièrement influencé par le rapport annuel du département américain de l'Agriculture (USDA) sur les prévisions pour 2012.

En effet, les autorités agricoles ont maintenu leurs prévisions de production aux États-Unis, tout en revoyant en légère baisse la production en Argentine.

Les cours ont également été portés «par la demande (étrangère) toujours forte pour le soja américain», ont remarqué les analystes de Barclays Capital.

En ce qui concerne le blé et le maïs, «c'est la spéculation sur ce que l'USDA allait annoncer et ce qu'elle a finalement annoncé (jeudi), qui a pesé sur les prix», a résumé Steven Georgy, d'Allendale.

Du côté du maïs, le rapport de l'USDA a plombé le marché en montrant que les superficies de maïs plantées aux États-Unis (94 millions d'acres) avaient atteint leur plus haut niveau depuis 1944.

Dans le même temps, les investisseurs s'attendaient à ce que le Kazakhstan et l'Ukraine augmentent leur production, ce qui devrait renforcer la détente des prix.

«Ceci dit, la demande de la Chine pour le maïs devrait augmenter», a noté Barclays, tout en remarquant que la consommation d'éthanol - produit en partie avec cette céréale - s'effritait en raison de la flambée des cours de l'essence aux États-Unis.

Pour le blé, l'USDA a augmenté de 3,5% ses prévisions de surfaces cultivées, à 58 millions d'acres.

À l'échelle mondiale, le Conseil International des Céréales a prévu que la production de blé pour la campagne 2011-2012 grimperait de 6,4% à 695 millions de tonnes.

Dans ce contexte, la baisse des cours devrait se poursuivre étant donné que «les données structurelles pour le blé sont baissières, en particulier la demande, qui est faible», a fait valoir Commerzbank.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars a fini vendredi à 6,4075 dollars, en baisse de 0,2% par rapport à la semaine dernière sur le Chicago Board of Trade.

Le boisseau de blé à échéance mars a terminé à 6,4100 dollars, en repli hebdomadaire de 0,5%.

Le contrat sur le boisseau de soja pour livraison en mars a augmenté de 1,0%, à 12,8675 dollars.