Le fabricant de carton d'emballage et de papiers tissu Cascades (T.CAS) a connu une fin d'année 2011 difficile, mais entrevoit 2012 d'un bon oeil.

«Après deux trimestres d'amélioration (d'avril à septembre), l'année 2011 s'est terminée sur une note décevante», a reconnu jeudi le président et chef de la direction de l'entreprise de Kingsey Falls, Alain Lemaire.

La hausse du coût des matières premières et de l'énergie ainsi que la force du dollar canadien ont nui aux résultats de Cascades au quatrième trimestre, qui a pris fin le 31 décembre. La baisse des ventes n'a pas aidé non plus. C'est sans compter que le fléchissement du coût des fibres recyclées est survenu trop tard pendant la période pour avoir un impact significatif sur les profits.

Hormis les nombreux éléments exceptionnels du trimestre, Cascades a essuyé une perte nette de 4 millions de dollars (quatre cents par action), comparativement aux profits nets de 17 millions (17 cents par action) dégagés pendant la même période de l'an dernier.

Ces résultats ont déçu les analystes financiers, qui tablaient en moyenne sur un bénéfice par action de cinq cents.

En incluant les éléments exceptionnels, composés notamment d'une baisse de valeur d'actifs de 44 millions, d'un gain de 34 millions lié à l'acquisition de Papersource, et d'un gain de chance de 9 millions, le bénéfice net s'élève à 5 millions (cinq cents par action). Il y a un an, Cascades avait subi une perte nette de 12 millions (12 cents par action).

Les revenus trimestriels ont totalisé 913 millions, en hausse de 17% par rapport à la même période de 2010, mais en baisse de 3,5% comparativement au troisième trimestre - en raison principalement d'une baisse de six pour cent des expéditions.

Cascades a terminé l'année 2011 avec des profits nets de 99 millions (1,03$ par action), soit plus du double des 41 millions (43 cents par action) dégagés en 2010. Les ventes ont progressé de 14% pour atteindre 3,6 milliards.

Perspectives

Jusqu'ici, l'année 2012 a bien commencé pour Cascades: après un difficile mois de décembre, les commandes ont repris avec force en janvier.

«L'environnement économique semble s'améliorer en Amérique du Nord et nous avons bon espoir que les expéditions retourneront à des niveaux plus sains», a commenté M. Lemaire au cours d'une téléconférence avec les analystes financiers.

Selon lui, les résultats du premier trimestre devraient être meilleurs que ceux de la même période de l'an dernier.

L'analyste Pierre Lacroix, de Valeurs mobilières Desjardins, partage cet optimisme. «La baisse des coûts du papier recyclé et de la pâte devraient avoir un impact favorable sur les résultats du premier et du deuxième trimestres», a-t-il écrit dans une note.

En 2011, Cascades a multiplié les mesures de restructuration afin d'améliorer sa structure de coûts.

L'entreprise a vendu ou fermé six usines, en plus de se départir de sa filiale Dopaco, spécialisée dans les emballages pour aliments. Elle a en outre modernisé cinq installations et entrepris la construction, avec un partenaire américain, d'une nouvelle usine de cartons-caisses à Niagara Falls, dans l'État de New York.

Cascades reste toutefois fortement endettée, avec une dette à long terme de 1,5 milliard, en hausse de 6% par rapport à la fin 2010.

En réponse à des questions posées par des analystes, Alain Lemaire a exclu dans l'immédiat de revendre, en tout ou en partie, la participation de 35% que détient Cascades dans le producteur d'électricité renouvelable Boralex.

«Si nous avons besoin de liquidités à un moment donné, c'est peut-être quelque chose que nous allons examiner plus activement», a affirmé M. Lemaire, en précisant toutefois que l'entreprise continuait d'apprécier son placement dans Boralex.

En fin de journée, jeudi, l'action de Cascades perdait 2,5% pour s'échanger à 4,33$, à la Bourse de Toronto.