La plus en plus probable fusion entre les deux sociétés suisses des mines et métaux, Glencore et Xstrata, créera une entité potentiellement très active sur le marché des acquisitions.

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L'annonce officielle de l'offre de Glencore pour sa compatriote se fait encore attendre, mais les observateurs prévoient qu'elle sera composée d'actions seulement.

Dans un tel cas, cela permettra d'éviter de toucher aux liquidités ou à la capacité de financer de la nouvelle entreprise combinée, observe Nochane Rousseau, associé et spécialiste de l'industrie minière chez PricewaterhouseCoopers. Pour deux groupes historiquement très actifs, remarque M. Rousseau, la situation serait belle pour d'autres acquisitions.

La capitalisation boursière du nouveau mastodonte serait d'environ 89 milliardsUS. Xstrata est un producteur diversifié de métaux de base et de charbon. Glencore, plus important négociateur de ressources naturelles de la planète, possède aussi plusieurs actifs miniers.

L'éventuel groupe minier, déjà présent au Canada, pourrait y grandir. Les deux partenaires ne sont pas actifs dans la production de fer, mais Glencore a déjà jeté un oeil sur les riches gisements de la Fosse du Labrador, a indiqué à La Presse Affaires John Hughes, analyste minier de Valeurs mobilières Desjardins.

« Nous croyons qu'ils vont privilégier des producteurs déjà établis, mais qu'ils n'hésiteront pas, si la proposition est bonne, à acheter des actifs à long terme dans des régions stables, comme le Canada. «

Des sociétés qui n'ont pas de partenaire majeur, comme Champion Minerals, qui met en valeur un projet de fer au sud de Fermont, pourraient attirer l'attention des grands acteurs de l'industrie, note M. Hughes.

Les plus importantes mines de métaux de base de la province appartiennent déjà à des grands groupes miniers comme Xstrata (nickel), Rio Tinto (fer et titane) ou ArcelorMittal (fer).

Les fusions et acquisitions dans le secteur minier ont totalisé une valeur de 162 milliardsUS en 2011, selon un rapport publié hier par Ernst&Young. C'est la meilleure année à ce chapitre depuis la crise financière, et une hausse de 43 % par rapport à 2010. Le volume de transactions (1008) a toutefois diminué de 10 %.

En 2012, il faut s'attendre à ce que les sociétés minières cherchent toujours à sécuriser de nouvelles ressources pour le développement, soutient John Hughes.

« Les grands acteurs recherchent des sociétés relativement petites, mais avec une bonne base de ressources. « Selon lui, le producteur de cuivre First Quantum (capitalisation de 10,8 milliards), établi au Canada, représente à ce titre une cible de choix.