Les prix du pétrole ont clôturé en repli lundi à New York, pénalisés par l'enlisement des négociations sur la restructuration de la dette grecque, alors que les États-Unis sont confrontés à une surabondance de l'offre face à une demande qui s'effrite.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mars a perdu 93 cents par rapport à vendredi, à 96,91$ sur le New York Mercantile Exchange.

Les cours de l'or noir ont été une nouvelle fois suspendus aux négociations que mènent Athènes et ses créanciers privés sur la réduction de la dette grecque et qui n'ont toujours pas abouti, entretenant le spectre d'une cessation de paiement de la Grèce en mars.

«On ne sait toujours pas s'ils vont trouver un accord ou pas, le marché est déçu de ne pas avoir eu de réponse» pendant le week-end, a indiqué Phil Flynn, de PFG Best Research.

La situation dans le pays méditerranéen, épicentre de la crise en zone euro, retenait également l'attention en raison du blocage entre les partis politiques de la coalition gouvernementale. Ces derniers ne sont toujours pas parvenus à surmonter leurs objections aux mesures d'austérité demandées par la zone euro et le Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir le déblocage d'un nouveau prêt vital d'au moins 130 milliards d'euros.

Dans ce contexte, «le dollar remontait, car les inquiétudes sur l'Europe se renforcent», a remarqué M. Flynn.

L'euro se repliait en effet sensiblement face au dollar et ce renchérissement du billet vert rendait moins attractifs les achats de brut libellés dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d'autres devises.

Dans le même temps, la baisse de la demande aux États-Unis continuait à inquiéter le marché, d'autant que l'hiver est inhabituellement chaud.

«Les températures restent très douces aux États-Unis alors qu'elles sont particulièrement froides en Europe, donc la demande pour le pétrole devrait être faible, on va voir beaucoup de raffineries qui vont procéder à des opérations de maintenance», a noté M. Flynn.

Également, les importations canadiennes de pétrole étaient en hausse, face à une intensification des cadences au nord de la frontière américaine, a souligné Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. Dans le même temps, «la production de pétrole de schiste augmente aux États-Unis, ce qui ajoute de la pression sur le WTI», a-t-il dit.