Le long des dorsales océaniques, il y aurait un millier de gisements de sulfures massifs (comme dans le projet de Nautilus) d'une taille minimale de 100 tonnes, pour seulement 30 millions de tonnes de cuivre et zinc, selon une évaluation présentée en décembre 2011 dans le journal Geology. C'est à peine plus qu'un an de consommation annuelle globale.

Cette estimation n'inclut toutefois que les gisements situés tout près des dorsales, souligne l'un des auteurs de l'article, Mark Hannington, de l'Université d'Ottawa. «En s'éloignant des dorsales, donc des zones explorées, il pourrait y avoir des millions de gisements, des millions de tonnes supplémentaires de sulfures enfouis sous les sédiments», précise à La Presse Affaires le titulaire de la Chaire Goldcorp en géologie économique.

Les chiffres sont beaucoup plus imposants quand il est question des nodules polymétalliques de la zone Clarion-Clipperton, dans le Pacifique Est. Selon M. Hannington, on estime à 35 milliards de tonnes les ressources qui s'y trouvent, pour environ 455 millions de tonnes de cuivre, au moins autant de nickel, et 10 milliards de tonnes de manganèse, utilisé dans la fabrication d'aciers.

Les terres rares ne sont pas en reste. Dans un article publié en 2011 dans Nature Geoscience, neuf chercheurs japonais estiment que les boues du fond de l'océan Pacifique contiendraient des réserves de terres rares supérieures à celles des continents, soient 110 millions de tonnes. Rien ne dit par contre que ces ressources sous-marines sont économiquement exploitables.

«Les océans ne sont pas encore un nouvel eldorado, résume Mark Hannington. Mais quelqu'un va faire de l'argent, sans aucun doute.»