L'injonction temporaire obtenue par Rio Tinto Alcan à ses installations d'Alma dans la nuit du 3 janvier pour limiter le nombre de piqueteurs à l'entrée de l'usine a été renouvelée jusqu'au 2 avril, à l'exception d'un point.

Le juge Gratien Duchesne, de la Cour supérieure, a toutefois refusé mardi d'entendre le débat sur la permanence de l'injonction. Les parties se retrouveront donc au Palais de justice d'Alma devant un juge de Québec pour plaider la requête de Rio Tinto Alcan.

Les syndiqués ont cependant obtenu une petite victoire. Les piqueteurs devaient au départ veiller à la sécurité et la paix sur le terrain, mais le juge Duchesne a reconnu qu'imposer cette tâche aux travailleurs était un trop lourd fardeau. En conséquence, il a retiré ce point de l'injonction.

Le Syndicat des métallos aurait préféré une date plus rapprochée pour l'expiration de l'injonction temporaire, mais il a dit comprendre le nouveau contexte, avec un juge de l'extérieur de la région pour entendre la cause sur une injonction permanente.

La direction de Rio Tinto Alcan a mis ses 780 travailleurs d'Alma en lock-out à la fin décembre.

Des cadres assurent le maintien des activités de l'usine, mais avec une production d'aluminium réduite.

L'enjeu principal du conflit porte sur le recours à la sous-traitance.

La multinationale veut réduire ses coûts de main-d'oeuvre alors que le syndicat dit se battre pour maintenir les emplois actuels et s'assurer d'offrir de bonnes conditions aux futurs employés dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean.