Les prix du pétrole ont terminé en hausse mardi à New York, soutenus par une actualité internationale toujours animée, alors que les investisseurs se réservaient pour les chiffres hebdomadaires des stocks américains, mercredi.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en février a gagné 93 cents par rapport à la veille, finissant à 102,24$ sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a fini à 113,28$ sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 83 cents.

«Le marché a été complètement soutenu par les tensions géopolitiques en Iran», a résumé Rich Ilczyszyn, de la maison de courtage iitrader.com

Le dossier sur le nucléaire iranien a ainsi fixé les cours «huit ou neuf dollars au-delà de ce qu'ils devraient être», a-t-il estimé.

Les États-Unis ont prévenu dimanche qu'ils répondraient par la force si l'Iran cherchait à bloquer le détroit d'Ormuz, passage stratégique par lequel transite 35% du trafic maritime pétrolier mondial.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a par ailleurs annoncé lundi que Téhéran avait commencé la production controversée d'uranium enrichi à 20% sur son site de Fordo, enfoui sous une montagne et difficile à attaquer.

Dans ce contexte, le projet d'embargo pétrolier de l'Union européenne contre l'Iran ajoutait de la pression sur les cours. Et mardi, le chef de la diplomatie française Alain Juppé a affirmé que plusieurs pays producteurs de pétrole se tenaient prêts à augmenter leurs exportations.

«Le degré élevé d'interactions politiques internationales suggère que les gouvernements et les entreprises intensifient leurs recherches de sources alternatives», ont confirmé les analystes de JPMorgan.

«L'Iran joue un rôle de premier ordre pour garder les cours élevés, mais il ne semble pas que (ce dossier) soit suffisant pour continuer de doper le marché pétrolier», a toutefois averti Phil Flynn, de PFG Best.

Autre événement important pour le marché pétrolier: le recul de l'excédent commercial chinois. Il est tombé à 155,14 milliards de dollars en 2011, ce qui devrait ouvrir la porte à «un assouplissement monétaire» dans le deuxième pays consommateur de brut de la planète, a fait valoir M. Ilczyszyn.

«Cela alimente les spéculations sur des mesures de relance pour essayer de stimuler l'économie, ce qui s'ajoute aux éléments favorables à la hausse», a commenté de son Matt Smith, de Summit Energy (groupe Schneider Electric).

Les prix du pétrole ont également profité des inquiétudes suscitées par les violences au Nigeria, premier pays producteur d'Afrique, qui connaissait mardi un deuxième jour de grève générale accompagné de heurts avec les forces de l'ordre.

De manière générale le pétrole a été soutenu mardi par «la hausse des marchés boursiers et le léger renchérissement de l'euro, ainsi que par le fait que les investisseurs ne voulaient pas prendre de risque avant les stocks hebdomadaires» mercredi, a expliqué M. Ilczyzzyn.