Le projet de construction de poste aux Outardes, sur la Côte-Nord, vient de franchir une nouvelle étape avec le dépôt d'un rapport favorable du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE).

Rendu public vendredi, le rapport de la commission d'enquête du BAPE estime que le projet d'Hydro-Québec TransÉnergie est justifié et pourrait être autorisé avec certaines conditions afin d'assurer son déploiement dans une perspective de développement durable.

L'organisme est d'avis que les activités traditionnelles de la communauté innue de Pessamit ne seraient pas compromises par la réalisation du projet. Il estime aussi que l'aménagement s'insérerait dans son milieu d'accueil sans interférer sur le statut de réserve mondiale de la biosphère Manicouagan-Uapichka.

Hydro-Québec TransÉnergie projette la construction d'un nouveau poste de sectionnement à 735-315 kV - le poste aux Outardes - sur le territoire de Rivière-aux-Outardes dans la MRC de Manicouagan.

Le plan prévoit de plus le réaménagement de deux lignes à 735 kV et la construction d'un nouveau tronçon d'environ cinq kilomètres.

La construction du poste aux Outardes vise à répondre à la croissance de la demande en électricité et à l'expansion du parc de production. Une fois réalisés, les travaux permettraient des transits de puissance accrus à partir des futures centrales sur la Côte-Nord et dans le nord du Québec.

Le coût global du projet est évalué à 188,7 millions et la mise en service du poste et des lignes est planifiée pour 2014.

Dans son rapport d'enquête, le BAPE précise néanmoins que la perte de tourbières ombrotrophes devrait faire l'objet d'une compensation, selon un ratio équivalent à trois fois la superficie des milieux touchés.

Pour conserver les titres de propriété, le promoteur devrait faire don d'une servitude de conservation à perpétuité à un organisme voué à la conservation et enregistrer une réserve naturelle reconnue en vertu de la loi. La cession de la totalité des terrains de compensation à un organisme voué à la conservation est également suggérée.

Le BAPE invite par ailleurs le ministère du Développement durable à mener une réflexion pour définir des critères uniformes de compensation pour la perte de milieux humides sur l'ensemble du territoire québécois. À cet égard, l'organisme suggère au gouvernement de s'inspirer de l'approche préconisée par la ville de Gatineau.

La commission d'enquête, chargée de l'examen du projet, était présidée par Pierre Fortin et secondée par le commissaire Denis Bergeron. Elle avait entamé son mandat le 22 août dernier.

Il reste quelques étapes à franchir avant la première pelletée de terre, notamment le dépôt attendu des conclusions de l'évaluation environnementale du ministère du Développement durable.