Les prix du pétrole progressaient fortement mardi à l'ouverture à New York à la faveur de signaux économiques encourageants en Europe, mais aussi sur fond de malaise persistant concernant le dossier nucléaire iranien.

Vers 10h00 sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en janvier s'échangeait à 96,74 $ US, en hausse de 2,69 $ par rapport à la veille.

Les cours profitaient d'un net rebond de la plupart des places financières européennes après l'annonce d'une amélioration inattendue du climat des affaires en Allemagne, mesuré par l'indice Ifo, et le succès d'une émission de dette en Espagne.

Cette actualité «contribue» à la hausse des cours, a reconnu Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

«Mais en plus de cela, le marché s'inquiète de l'offre de pétrole brut en Iran, surtout si l'Union européenne en venait à interdire les achats de pétrole iranien», a poursuivi l'analyste.

«Cela voudrait dire que les raffineurs européens devraient trouver d'autres sources d'approvisionnement ailleurs, essentiellement en Arabie Saoudite, au Koweït ou en Libye avec le retour de la production», a estimé l'analyste.

L'Union européenne avait indiqué début décembre réfléchir à un possible embargo sur le pétrole de Téhéran, soupçonné de développer un programme nucléaire à visée militaire.

La République islamique, le deuxième producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), contrôle en outre le stratégique détroit d'Ormuz, par lequel transitent 40% du trafic maritime pétrolier mondial.

Au terme de leur sommet annuel, les dirigeants des monarchies du Golfe ont appelé mardi l'Iran à cesser ses «ingérences» dans les affaires internes de leurs pays et se sont dits «profondément préoccupés» par le programme nucléaire du pays.

«Dans un environnement macroéconomique qui reste très incertain, ce sont surtout les risques géopolitiques qui peuvent faire monter les prix», ont commenté les analystes de la Commerzbank.

Alimentant la tonalité positive sur le marché mardi, les chiffres de la construction de logements aux États-Unis sont ressortis bien meilleurs que prévu, avec un rebond de 9,3% des mises en chantier en novembre par rapport à octobre.