Les paramètres de crédit d'Hydro-Québec se dégradent depuis trois ans en raison de l'augmentation substantielle de ses investissements en immobilisations, prévient l'agence de notation DBRS.

La société d'État prévoit qu'elle aura investi pas moins de 25,1 milliards au cours de la période allant de 2009 à 2013, dont 3 milliards pour le projet de l'Eastmain-1-A-Sarcelle-Rupert et 3 milliards pour le nouveau complexe hydroélectrique de La Romaine.

Les investissements en immobilisations d'Hydro oscilleront donc entre 4 et 5 milliards par année jusqu'en 2013. Ces sommes s'ajoutent au dividende d'au moins 2 milliards par année que l'entreprise doit verser au gouvernement.

Les flux de trésorerie générés par Hydro-Québec, qui oscillent entre 4,5 et 5 milliards par année, sont insuffisants pour payer à eux seuls ces débours. La société doit donc s'endetter pour en financer une partie. Entre 2008 et 2010, sa dette totale a augmenté d'environ 1 milliard par année. Celle-ci atteignait 38,68 milliards à la fin de 2010.

Le poids de la dette dans la structure de capital d'Hydro est ainsi passé de 59,6% en 2008 à 65,8% en 2009 et à 66,8% en 2011.

Dans un rapport publié lundi, DBRS soutient toutefois que les manques à gagner d'Hydro-Québec sont «gérables». La firme torontoise souligne que la demande pour les obligations d'Hydro reste forte et que la société d'État constitue l'un des actifs les plus importants du Québec. En outre, le gouvernement garantit plus de 95% de la dette d'Hydro.