Les prix du cacao ont poursuivi cette semaine leur dégringolade, au plus bas depuis trois ans, pénalisés par une offre africaine trop abondante, tandis que le café était lesté par la perspective de récoltes meilleures qu'attendu, seul le sucre parvenant à se stabiliser.

CACAO

Rien ne semble enrayer depuis plus trois mois la dégringolade des cours de la fève brune.

Les cours de la tonne de cacao ont plongé jeudi jusqu'à 1347 livres à Londres et 2078$ à New York, des niveaux plus vus depuis novembre 2008. Ils ont perdu près de 45% depuis leurs sommets de l'année au mois de mars, et ont lâché plus de 20% ces quatre dernières semaines.

«Outre la crise de la dette dans la zone euro - qui représente 40% de la consommation mondiale de cacao -, c'est la surabondance de l'offre de fèves brunes qui plombe les cours, avec un excédent de production record de 341 000 tonnes sur le marché mondial à la fin de la saison dernière» en septembre, a expliqué Carsten Fritsch, analyste de Commerzbank.

La Côte d'Ivoire, premier exportateur de la planète, s'attend par ailleurs à une récolte importante de 1,43 million de tonnes en 2011-2012, juste en-dessous du record de l'année précédente, à 1,5 million de tonnes.

Cependant, «comme cette forte production est désormais largement intégrée dans les prix, la récente chute (des cours) pourrait à terme contribuer à stimuler la demande», a tempéré M. Fritsch.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en mars valait 1337 livres vendredi vers 11h contre 1466 livres la semaine précédente.

Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en mars valait 2082$ la tonne contre 2290$ sept jours auparavant.

CAFÉ

Les cours du café ont chuté de plus de 5% entre mardi et vendredi à Londres, pâtissant des inquiétudes sur la conjoncture économique mondiale et la crise de la dette en zone euro, mais aussi de perspectives meilleures qu'attendu sur l'offre de café, ont noté les experts de la revue spécialisée Public Ledger.

«Les opérateurs se demandent notamment si les dommages infligés aux plantations en Colombie (troisième exportateur mondial) par des pluies torrentielles ne seraient pas moins importantes que redouté», ont-ils indiqué.

Par ailleurs, l'Organisation internationale du café (ICO) a révisé vendredi en forte hausse ses prévisions pour la récolte de l'Indonésie (troisième plus gros producteur de la planète), à 8,75 millions de sacs (de 60 kg chaque) en 2011-12, contre une estimation de 6,67 millions précédemment.

Le renchérissement du dollar face à un euro sous pression rendait par ailleurs moins attractifs les achats de matières premières comme le café, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en janvier valait 1924$ vendredi contre 2032$ le vendredi précédent.

Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en mars cotait 229,75 cents contre 236,75 cents la semaine précédente.

SUCRE

Les cours du sucre sont parvenus à se stabiliser au terme d'une semaine marquée par la volatilité, dans un marché aidé par une nouvelle révision à la baisse des estimations officielles de la récolte de canne à sucre 2011-12 au Brésil (premier producteur mondial), a indiqué le Public Ledger.

Cependant, la perspective d'une offre plus abondante que prévu dans les autres grands pays producteurs contribue à peser sur les cours du sucre.

Ainsi, la Thaïlande, deuxième plus gros exportateur, devrait enregistrer sur la saison 2011-12 une récolte record de 100 millions de tonne de canne à sucre en dépit des récentes inondations dans le pays, selon les chiffres gouvernementaux dévoilés cette semaine.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mars valait 611$ vendredi contre 613,20$ le vendredi précédent.

Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en mars cotait 23,50 cents contre 23,54 cents une semaine plus tôt.