Des élus républicains de la Chambre des représentants ont présenté un projet pour autoriser la construction de l'oléoduc géant Keystone XL, de l'albertaine TransCanada, entre le Canada et les États-Unis, et contourner la décision de l'administration de Barack Obama de le suspendre.

«Le président a utilisé le slogan ''nous ne pouvons plus attendre'' au cours de ses déplacements dans le pays. Mais ''attendre'' c'est exactement ce qu'il a dit aux travailleurs qui veulent construire et soutenir cet oléoduc», a dit le républicain Fred Upton, l'un des responsables de la commission de l'Énergie où se tenait une audition vendredi sur l'oléoduc.

Le texte présenté vendredi lors de l'audition, intitulée «expédier l'oléoduc Keystone», donne 30 jours à la commission fédérale chargée de la réglementation dans le domaine de l'énergie (FERC) pour approuver le projet. Passé ce délai, le projet, qui doit être conduit par le groupe canadien TransCanada [[|ticker sym='T.TRP'|]], sera considéré comme approuvé.

Les anti-oléoduc ont remporté une victoire le 10 novembre, avec la décision de l'administration Obama de reporter de plus d'un an sa décision afin d'étudier un nouveau tracé permettant d'éviter des écosystèmes fragiles dans l'Etat du Nebraska. Un choix qui permet, au passage, de reporter la décision finale après l'élection présidentielle américaine de novembre 2012.

L'oléoduc est aussi décrié en raison de l'origine de l'or noir qu'il transporterait: les sables bitumineux d'Alberta, une source de pétrole qui nécessite une extraction énergivore et productrice d'un grand volume de gaz à effet de serre.

Alex Pourbain, un responsable de TransCanada, a réfuté cet argument vendredi: «les émissions de gaz à effet de serre issues du brut canadien sont comparables à celles d'autres bruts produits dans le monde», a-t-il dit.

L'oléoduc doit courir sur 2700 km entre la province canadienne d'Alberta et le Golfe du Mexique, pour un coût de sept milliards de dollars. Le projet devrait créer 20 000 emplois américains et injecter 20 milliards de dollars dans l'économie américaine, selon TransCanada.

Du côté des démocrates, minoritaires à la Chambre, les élus ont défendu la position de l'administration. «Nous sommes face à un choix: ne rien changer et aller à la catastrophe climatique, ou effectuer les changements nécessaires sur notre infrastructure énergétique pour atténuer les dégâts», a dit le démocrate Henry Waxman.

Parallèlement, le changement du tracé approuvé récemment par le Nebraska, afin de contourner des écosystèmes fragiles, doit aussi être approuvé par la FERC. Le projet de loi de la Chambre donne également 30 jours à l'administration pour agir en vue l'approbation de ce changement.

Au Sénat, des élus de la minorité républicaine ont présenté mercredi un projet de loi moins ambitieux, visant simplement à demander au président Obama d'approuver le projet controversé.