Les prix des métaux industriels sur le London Metal Exchange (LME) ont bondi cette semaine, le cuivre engrangeant 8%, dopés par une action concertée des grandes banques centrales et un assouplissement monétaire en Chine, qui ont alimenté un mouvement d'optimisme des investisseurs.

Alors qu'ils ne cessaient de reculer depuis un mois, les prix se sont envolés de façon spectaculaire mercredi, après l'annonce d'une action concertée de six grandes banques centrales (dont la Banque centrale européenne et la Réserve fédérale américaine) pour renforcer leurs échanges de devises.

«Leur objectif est d'offrir plus facilement au secteur financier les liquidités qui lui faisaient cruellement défaut. Le marché des métaux a répondu vigoureusement à cette perspective d'un flot de liquidités accru», susceptible d'alimenter les investissements dans les matières premières, a expliqué Edward Meir, analyste du courtier américain INTL FC Stone.

En quelques heures, le cours du cuivre a grimpé mercredi de plus de 7% pour atteindre 8000 dollars, au plus haut début novembre, tandis que l'aluminium et le nickel, qui étaient tombés quelques heures plus tôt à leurs plus bas niveaux depuis juillet 2010 et décembre 2009 respectivement, s'envolaient de 6%.

La réponse du marché a été d'autant plus vive que la décision des banques centrales a fait soudainement plonger le dollar face à un euro revigoré, ce qui rendait plus attractifs les achats de métaux libellés dans la monnaie américaine.

Par ailleurs, autre grand soutien pour les prix, la Banque centrale chinoise a annoncé le même jour une baisse du niveau des réserves obligatoires pour les banques du pays, pour leur permettre de prêter davantage et de stimuler ainsi l'activité du géant asiatique, principal pays consommateur de métaux de base.

L'enthousiasme des opérateurs était encore accru ce même mercredi par une série d'indicateurs positifs aux Etats-Unis: forte augmentation des embauches du secteur privé en novembre, et nette accélération pour le même mois de l'activité industrielle dans la région de Chicago.

«Un cocktail parfait qui a poussé les investisseurs à prendre le train en marche alors que s'envolaient les prix, mais l'environnement économique reste très incertain, et il ne serait pas surprenant de voir les opérateurs renouer très vite avec la prudence - ce dont témoigne la volatilité des échanges», a commenté William Adams, analyste de la société Fast Markets.

Dès jeudi, le marché des métaux était en effet victime de prises de bénéfices, «et l'annonce d'un indicateur manufacturier bien plus faible qu'attendu en Chine, puis des indicateurs mitigés en Europe et aux États-Unis, ont contribué à refroidir le marché», a indiqué Edward Meir.

La Chine a ainsi annoncé jeudi une contraction de sa production manufacturière en novembre, pour la première fois depuis plus de deux ans et demi - de quoi raviver les inquiétudes sur un ralentissement de la croissance chinoise dans le sillage de la crise européenne.

Par ailleurs, «la décision des banques centrales mercredi ne modifie pas vraiment les problèmes fondamentaux de la zone euro, à savoir l'endettement massif des États», poursuivait M. Meir, même si le marché restait porté vendredi par les espoirs d'avancées politiques avant le sommet européen crucial du 9 décembre.

ÉTAIN: les tensions sur l'offre minière mondiale pourraient diminuer, alors que trois producteurs d'étain d'Indonésie (premier pays exportateur mondial) ont repris cette semaine leurs exportations, en dépit d'un embargo décidé début octobre par la majorité des producteurs du pays pour faire remonter les cours.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 7883$ vers 11h contre 7276$ le vendredi précédent vers la même heure.

L'aluminium valait 2145$ la tonne contre 2004$.

Le plomb valait 2120$ la tonne contre 1994$.

L'étain valait 19 800$ la tonne contre 20 600$.

Le nickel valait 17 000$ la tonne contre 17 035$.

Le zinc valait 2044$ la tonne contre 1901$.