Même si le prix de l'aluminium s'est redressé depuis la crise de 2008, il reste encore trop bas pour que toutes les alumineries fassent des profits. Selon une analyse de Bloomberg, 25% de la production mondiale est déficitaire lorsque le prix de l'aluminium baisse sous la barre des 2350$US la tonne. Cette proportion grimpe à 50% lorsque le prix est inférieur à 2000$US la tonne.

C'est dans ce contexte difficile que Rio Tinto Alcan a décidé récemment de se départir des alumineries les moins performantes de son parc. Treize installations situées en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Europe et aux États-Unis seront fermées ou vendues.

Comme aucune des installations canadiennes ne fait partie de ce grand coup de balai qu'a donné Rio Tinto, on peut conclure qu'elles sont rentables au prix actuel, soit autour de 2000 $ US, malgré l'augmentation du prix de l'énergie et l'appréciation du dollar canadien.

Jeudi, Rio Tinto Alcan a donné le feu vert au projet d'expansion de Kitimat, un investissement 2,7 milliards qui permettra de doubler sa production. «Cette usine aura les coûts les plus bas au monde, comparables à ce qui se fait au Moyen-Orient», a fait savoir Jacynthe Côté, chef de la direction de RioTinto Alcan, lors d'un entretien avec La Presse Affaires.

Comme au Saguenay, Rio Tinto Alcan produit elle-même l'énergie pour son aluminerie de Kitimat,ce qui explique sa bonne performance. L'usine est aussi idéalement située pour alimenter le marché asiatique, toujours affamé de matières premières. L'emplacement de l'usine est un avantage, mais ce n'est pas le plus important. «Le plus important, c'est le coût de l'énergie», dit Mme Côté.

Selon elle, toutes les usines canadiennes sont bien placées sur la courbe des coûts, mais celle de Kitimat «va être notre meilleure pour un certain temps».

Au Québec, Rio Tinto investit 1,2 milliard $ US pour mettre au point un nouvelle technologie de production, l'AP60, qui devrait permettre de faire plus d'aluminium avec moins d'énergie.