Les prix du pétrole ont nettement progressé mardi à New York, le marché s'inquiétant des tensions grandissantes entre l'Iran, un important exportateur d'or noir, et les pays occidentaux.

Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de «light sweet crude» pour livraison en janvier a terminé à 99,79 $, en hausse de 1,58 $ par rapport à la veille.

Les cours, hésitants en début de journée, ont décollé en réaction à l'intrusion de dizaines de manifestants dans l'ambassade de Grande-Bretagne à Téhéran, qu'ils ont occupée et saccagée.

L'épisode a déclenché de nombreuses réactions d'indignation dans les capitales occidentales. Londres a prévenu qu'il y aurait des «conséquences graves».

Cette affaire fait monter la tension déjà vive avec les pays occidentaux autour du dossier nucléaire iranien, un dossier très suivi par le marché pétrolier: le pays, deuxième producteur au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), contrôle également le détroit d'Ormuz, par lequel transite près de 40% du trafic maritime pétrolier mondial.

«Le président français parle d'une interdiction dans toute l'Europe des importations d'Iran, ce qui représente probablement au mois 450 000 barils de pétrole par jour, peut-être même 650 000», a souligné Adam Sieminski, de la Deutsche Bank.

«Et il y a une crainte sous-jacente que les appels aux sanctions constituent une dernière tentative avant que la possibilité d'une intervention militaire ne devienne plus sérieuse», a-t-il poursuivi.

Pour l'analyste, si la crise iranienne explique «la plus grande partie» de la hausse des cours du brut, «un peu d'optimisme concernant l'Europe est probablement aussi pris en compte».

Les ministres de Finances de la zone euro étaient réunis mardi à Bruxelles afin d'enrayer l'aggravation de la crise de la dette. Un rôle accru de la Banque centrale européenne (BCE), qui pourrait prêter au FMI afin qu'il vienne en aide aux pays touchés par la crise, a été évoqué par le ministre belge des Finances, Didier Reynders.