Les prix du pétrole ont terminé en baisse mercredi à New York dans un marché surpris par les difficultés à emprunter rencontrées par l'Allemagne, première économie européenne.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en janvier a abandonné 1,84$ par rapport à mardi, à 96,17$ sur le New York Mercantile Exchange.

«Le marché a vraiment suivi le déroulement des ventes d'obligations allemandes: c'était très négatif», a fait valoir Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Les craintes d'une contagion de la crise de la dette aux pays du «noyau dur» de l'Union monétaire ont été avivées par l'incapacité de l'Allemagne à vendre les 6 milliards d'euros d'obligations à 10 ans proposés mercredi aux investisseurs lors d'une émission, en écoulant à peine plus de la moitié.

Le pays n'a pu emprunter que 3,6 milliards d'euros, pour une demande de 3,9 milliards. Seule satisfaction, les taux concédés sont très faibles, à 1,98%.

Les investisseurs ont vu cela comme la preuve du fait que «la crise de la dette souveraine se poursuit en Europe et va avoir avec une incidence négative sur la croissance mondiale», a expliqué M. Lipow.

De surcroît, a-t-il remarqué, le marché s'inquiétait du fait que les pays européens, incapables d'avoir les liquidités nécessaires, «auront beaucoup moins d'argent pour les programmes de relance de l'emploi, ainsi que pour d'autres dépenses de soutien à la croissance», a dit l'analyste.

Des indicateurs en demi-teinte aux États-Unis, montrant notamment un ralentissement de la consommation des ménages en octobre, n'ont guère contribué à rassurer les opérateurs, qui n'ont pas pu tirer profit d'une importante et inattendue chute des stocks américains

Le Département américain de l'Énergie (DoE) a fait état d'un recul de 6,2 millions de barils des réserves de brut aux États-Unis lors de la semaine achevée le 18 novembre, alors que les analystes tablaient sur une légère hausse.

Les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillés à l'approche de l'hiver, ont baissé de 800 000 barils, moins qu'attendu, après une chute de plus de 8 millions de barils lors des deux dernières semaines.