L'ex-premier ministre Lucien Bouchard a fait valoir vendredi la pertinence que le gouvernement du Québec devienne un partenaire dans l'investissement pour l'exploitation de ressources naturelles, et qu'il puisse ainsi recevoir sa part de bénéfices.

Dans le cadre du congrès de la Fédération des chambres de commerce du Québec, à Victoriaville, M. Bouchard, à titre de président de l'Association pétrolière et gazière du Québec, a affirmé qu'il sera «beaucoup plus rentable» d'investir tout de suite plutôt que d'investir après le démarrage des projets.

Reconnaissant que les Québécois demandent surtout que le gouvernement obtienne sa juste part, M. Bouchard a déclaré aux journalistes, après son discours, que le meilleur moyen d'y arriver est de faire du gouvernement un investisseur et partenaire.

Il a aussi souligné que la majorité des permis sont attribués à des compagnies québécoises, qui ne «comptent pas partir avec 100 pour cent» des recettes.

M. Bouchard a appelé à une réflexion sur la question au Québec, réclamant du gouvernement un «geste de vision et d'engagement».

Il a parlé d'une «période difficile» pour les membres de l'Association pétrolière et gazière du Québec, disant espérer contribuer à l'entrée du gouvernement dans l'investissement de capitaux dans les ressources naturelles.

Il a fait valoir une tradition d'«économie mixte» au Québec sur laquelle il faut bâtir.

Le Québec a tous les moyens en mains pour emprunter cette avenue, a dit l'ex-premier ministre, qui a évoqué la remise en activité de la Société québécoise d'initiative pétrolière (SOQUIP) ou les leviers existants d'Investissement Québec.

La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), organisatrice de l'événement, a dit appuyer la vision de Lucien Bouchard et de l'Association pétrolière et gazière du Québec.

«L'opportunité offerte aux Québécois de s'enrichir collectivement doit être une variable importante dans l'équation qui servira à décider si le Québec doit exploiter ou non ses ressources pétrolières et gazières», a déclaré Françoise Bertrand, présidente-directrice générale de la FCCQ.

Reprenant des éléments du discours du premier ministre Bouchard, elle a fait valoir que la découverte récente de ressources d'énergie fossile dans le sous-sol du Québec «impose aux Québécois une redéfinition de leur opinion du potentiel énergétique de la province».

Le Québec ne peut «lever le nez» sur une source de redevances qui permettra de financer en partie les programmes sociaux dont les Québécois sont si fiers, a-t-elle ajouté.

La FCCQ représente plus de 60 000 entreprises et 150 000 gens d'affaires exerçant leurs activités dans tous les secteurs de l'économie.