Le pétrole a terminé en baisse vendredi à New York, subissant des prises de bénéfices d'investisseurs moins rassurés que la veille sur la probabilité d'une résolution rapide de la crise de la dette en Europe.

Le baril de «light sweet crude» pour livraison en octobre a terminé en baisse de 1,44 $ sur le New York Mercantile Exchange, à 87,96 $ le baril.

«Il y a eu hier une réaction favorable à l'action des banques centrales et à ce que la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy ont dit sur le maintien de la Grèce dans l'euro. Ca a un peu aiguisé l'appétit des investisseurs pour le risque», a résumé Bart Melek, de TD Securities.

Les marchés ont été euphoriques jeudi après la décision de la Banque centrale européenne, la Banque nationale suisse, la Banque d'Angleterre, la Banque du Japon et la Réserve fédérale des États-Unis d'élargir l'approvisionnement des marchés en dollars, afin de soutenir le secteur bancaire européen actuellement dans la tourmente.

Mais le déroulement de la réunion des ministres européens des Finances en Pologne, vendredi, a quelque peu douché l'optimisme des investisseurs.

Exceptionnellement invité, le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner a exhorté la zone euro à mobiliser plus d'argent, demandant aux pays de l'Union monétaire d'augmenter leur Fonds de secours pour les États en difficulté (FESF).

«Aujourd'hui, on voit bien que la situation n'est pas si facilement en voie de résolution. La pression sur le secteur bancaire va se maintenir et ça va continuer à avoir un effet sur la demande», a poursuivi M. Melek pour expliquer les prises de bénéfice.

Autre facteur baissier: «le retour de la production libyenne sur le marché va sans doute intervenir alors que la demande n'aura pas repris», a noté l'analyste

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a estimé possible lundi que la Libye revienne à une production à pleine capacité dans moins d'un an et demi.

La production libyenne, de 1,6 million de barils par jour avant le soulèvement armé contre le régime du colonel Kadhafi, est tombée à quelques dizaines de milliers de barils seulement ces dernières semaines.