L'or a sensiblement perdu de son lustre cette semaine, son cours chutant de plus de 6%, pénalisé par des prises de bénéfices puis par le vif rebond des marchés boursiers, tandis que l'argent et les platinoïdes restaient plombés par la morosité de l'économie mondiale.

OR

Après avoir été malmené la semaine précédente, le métal jaune est resté en disgrâce cette semaine: son cours est tombé vendredi à 1762,68 $ l'once - son plus bas niveau depuis trois semaines --, ce qui représente un repli de 6,5% en l'espace d'une semaine.

Alors que le prix de l'once d'or avait bondi de 15% au cours du mois d'août, avant de se hisser le 6 septembre à son sommet historique à 1921,15 $, certains investisseurs ont pu être tentés d'engranger quelques bénéfices, a ainsi observé Ross Norman, analyste du courtier spécialisé Sharps Pixley.

«Des fonds d'investissements profitent des prix élevés pour quitter leurs positions à l'achat sur le marché de l'or, ce qui leur permet de financer leurs pertes sur les marchés boursiers», qui avaient commencé la semaine en nette baisse, a-t-il noté.

Puis un vigoureux rebond des Bourses, à partir de mercredi, a fait s'accélérer le recul du métal jaune.

Revigorés par des propos rassurants de Paris et Berlin sur la Grèce puis par l'annonce d'une action coordonnée des grandes banques centrales, les investisseurs ont continué de délaisser l'or, valeur refuge par excellence.

Symptôme de leur regain de confiance, le plus important fonds d'or coté dans le monde, SPDR Gold Trust, a vu le niveau de ses participations stagner cette semaine autour de 1241 tonnes, après plusieurs plusieurs semaines de nette hausse.

«L'inflation (contre laquelle l'or est réputé être un bon bouclier, ndlr) semble avoir déjà atteint son pic dans la plupart des économies», et devrait donc désormais décroître, une perspective qui « constitue une pression à la baisse sur le prix de l'or», a remarqué de son côté Julian Jessops, analyste chez Capital Economics.

Par ailleurs, «le dollar semble s'imposer de nouveau comme un actif refuge en soi, ce qui peut réduire l'attrait de l'or», a-t-il relevé, tout en insistant que «la crise financière des pays industrialisés» devrait malgré tout maintenir les cours des métaux précieux à des niveaux très élevés.

«L'impuissance (des responsables, ndlr)à résoudre la crise des dettes souveraines (en zone euro) et la morosité persistante de l'économie mondiale (...) devraient propulser le prix de l'or au-delà des 2000 $ l'once» d'ici la fin de l'année, a prévenu jeudi Philip Klapwijk, président de la société de conseil spécialisé londonienne GFMS.

Autre appui pour le marché, la demande physique reste robuste en Inde et en Chine (les deux plus gros pays consommateurs d'or du monde), soutenue notamment ce mois-ci en Inde par le début de la saison de fêtes traditionnelles, a-t-on ajouté chez GFMS.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé vendredi à 1794 $ à la fermeture contre 1851 $ une semaine auparavant.

ARGENT

L'argent pâtissait de son double statut de métal précieux et métal utilisé dans l'industrie, souffrant à la fois de la débâcle du prix de l'or et des inquiétudes persistantes sur la vigueur de l'économie mondiale.

L'once de métal gris a terminé vendredi à 39,97 $ l'once contre 41,40 $ sept jours auparavant.

PLATINE/PALLADIUM

Les cours des métaux platinoïdes, dont le principal débouché est l'industrie automobile, ont eux-aussi poursuivi leur baisse cette semaine face à une conjoncture économique morose.

Les progrès enregistrés dans les discussions salariales engagées par les syndicats de mineurs en Afrique du sud, le premier pays producteur de platine au monde, afin d'éviter de nouvelles grèves, apaisaient par ailleurs quelque peu les craintes sur de nouvelles perturbations dans l'offre minière du pays.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé vendredi à 1798 $ contre 1842 $ une semaine auparavant.

L'once de palladium a fini à 732 $ contre 748 $ sept jours plus tôt.