Le projet de Muskrat Falls, un élément important du développement hydroélectrique du Bas-Churchill, est la meilleure façon de produire de l'électricité à bas prix pour Terre-Neuve-et-Labrador, selon un nouveau rapport.

Le document préparé par la firme Navigant Consulting a été rendu public jeudi par Nalcor Energy, la société d'État terre-neuvienne qui avait commandé l'étude.

Selon la firme de consultants, le projet tel que préparé offrirait une source d'énergie fiable et sécuritaire, et contribuerait à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Muskrat Falls pourrait aussi faire baisser graduellement les tarifs d'électricité dans la province.

Nalcor Energy a dû débourser quelque 250 000 $ pour ce rapport, très optimiste par rapport aux conclusions d'un comité fédéral-provincial sur le même projet. Les conclusions du comité, publiées le mois dernier, indiquaient que Nalcor n'avait pas réussi à démontrer la viabilité et la pertinence du projet.

Le leader libéral provincial et sa collègue néo-démocrate, Kevin Aylward et Lorraine Michael, ont fait valoir que le rapport de Navigant Consulting ne pouvait être qualifié d'indépendant.

«Le rapport est basé sur des données fournies par Nalcor, Navigant a travaillé dans le cadre de référence établi par Nalcor. En ce sens, je crois qu'il est inadéquat», a fait valoir Mme Michael.

Les deux leaders de l'opposition ont affirmé que quant à eux, ils interrompraient les investissements dans ce projet jusqu'à ce qu'une étude réellement indépendante soit effectuée.

Le président de la société d'État, Ed Martin, a fait valoir jeudi qu'il avait demandé à une firme «jouissant d'une bonne réputation» de lui donner un second avis sur le projet. M. Martin a affirmé que Nalcor avait assuré à Navigant Consulting un accès complet aux données dont elle dispose.

Selon l'entente annoncée l'an dernier, Nalcor investirait 2,9 milliards $ pour bâtir une centrale électrique à Muskrat Falls, au Labrador. Une autre somme de 2,1 milliards $ serait nécessaire pour établir un lien de transmission entre le Labrador et l'île de Terre-Neuve, un investissement assuré en partie par le secteur privé.

Le gouvernement fédéral a signé en août dernier une entente de principe pour fournir une garantie de prêt pour les projets hydroélectriques du cours inférieur du fleuve Churchill, ce qui irrite le Québec, qui n'a jamais bénéficié de telles garanties de prêts pour ses projets. Les opposants québécois parlent de subventions à la production et à l'exportation, et de concurrence déloyale.