Le Québec a peut-être perdu son titre de province la plus accueillante pour l'industrie minière, mais le Canada dans son ensemble reste un paradis minier.

«Toutes les provinces canadiennes sont des paradis miniers», estime Yvan Allaire, le président du conseil d'administration de l'Institut sur la gouvernance, après avoir pris connaissance de l'étude de la firme PriceWaterhouseCoopers sur la fiscalité minière au Canada.

Cette étude constate qu'au cours des quatre dernières années, le Québec est passé de la province qui tire le moins de revenus de l'activité minière, à une de celles qui en tire le plus. Le calcul de PWC est basé sur une mine d'or type dont le taux de rendement interne est de de 71,4% lorsque le prix de l'or est de 1200$ l'once.

«Aucune autre industrie ne peut se vanter d'un taux de rendement aussi élevé», a commenté hier Yvan Allaire. Une telle rentabilité est la preuve que les gouvernements pourraient augmenter encore leurs redevances sans nuire à l'industrie, selon lui.

Selon PWC, le taux de rendement interne utilisé aux fins de l'étude est «théorique», parce que le but était d'évaluer la fiscalité et non la rentabilité des entreprises minières. Dans son étude, PWC établit un taux de rendement interne qui varie d'un minimum de 71,3% à un maximum de 78,2%, selon les provinces. Au Québec, ce taux est de 71,4%, dont près de 60% va directement aux actionnaires.

Cette rentabilité est peut-être théorique, mais elle est aussi en deçà de la réalité, souligne Yvan Allaire. «Au prix actuel de l'or, soit autour de 1800$ l'once, c'est encore plus que ça dans la réalité», précise-t-il.

Ugo Lapointe, le porte-parole de la Coalition Québec meilleure mine, abonde dans le même sens. La compagnie minière Osisko a déjà fait savoir publiquement que 70% des profits de son projet Malartic iront aux actionnaires, a-t-il noté. Et ce, avec un prix de l'or à 775$ l'once. «L'étude de PWC confirme qu'il reste une très bonne marge de manoeuvre pour tirer davantage de bénéfices collectifs de nos ressources minières non renouvelables», a-t-il commenté.

Selon Yvan Allaire, il est temps que les gouvernements se rendent compte que l'explosion des prix des métaux a changé la donne. Ils peuvent se permettre d'adopter une attitude plus ferme envers les compagnies minières.

«Ce n'est plus comme attirer une usine de GM, quand il fallait faire des efforts pour qu'elle s'installe au Québec plutôt qu'en Ontario», illustre-t-il. Le minerai est là et il est convoité. «Les entreprises ne peuvent pas dire qu'elles vont aller ailleurs.»

Le Canada est en concurrence avec tous les pays du monde mais il offre à l'industrie la stabilité politique, un régime de droit et la protection de la propriété privé, souligne Yvan Allaire. Sans compter les crédits d'impôt et autres avantages fiscaux. «Pourquoi les gouvernements se contenteraient-ils du peu qu'ils reçoivent?»