Les prix du soja, du maïs et du blé ont évolué en ordre dispersé cette semaine à Chicago, subissant des prises de bénéfices après avoir été dopés par les inquiétudes persistantes qui entourent le niveau de la production américaine.

Les cultures ont subi des conditions météorologiques défavorables depuis les semis, avec notamment un temps chaud et sec dans le Midwest qui a fortement affecté la croissance des maïs et sojas, dont les semis viennent de commencer pour le premier et vont bientôt démarrer pour le second.

Les cours ont atteint des sommets en début de semaine, depuis juin pour le maïs, mai pour le blé et même juillet 2008 pour le soja, avant de subir des prises de bénéfices jeudi.

«Le marché a fortement augmenté depuis deux semaines, et un week-end prolongé se profile», les marchés restant fermés lundi pour la fête du Travail aux États-Unis, a expliqué Bill Nelson, de Doane Advisory Services.

Avant un long week-end, susceptible d'apporter son lot d'imprévus, que ce soit pour la crise européenne ou sur le front météorologique, «c'est assez commun pour les courtiers de prendre la direction opposée de celle prise auparavant et de réduire ses positions», a poursuivi l'analyste.

Les cours du blé se sont également trouvés sous pression avec la fin de la moisson aux États-Unis, qui se traduit par l'arrivée de la marchandise sur le marché, et le passage de pluies dans le sud, laissant penser que les terres seront assez humides pour que les semis de blés d'hiver se passent dans de bonnes conditions dans un mois.

Pour le maïs et le soja, «des pluies sont prévues dans le Midwest, mais les dégâts sont déjà faits pour les rendements, surtout pour le maïs», ont constaté les analystes de Barclays Capital.

Les cultures de soja disposent de quelques semaines avant les semis, ce qui pourrait à la fois permettre une amélioration de leur qualité, mais aussi une nouvelle dégradation si les conditions météorologiques redeviennent défavorables.

Les opérateurs des marchés agricoles attendent avec anxiété le prochain rapport mensuel du département américain de l'Agriculture sur l'offre et la demande, dont la publication est prévue le lundi 12 septembre.

Ce document «devrait apporter des révisions positives pour les prix», avec des révisions à la baisse de l'offre, a relevé Bill Nelson.

«Je pense qu'on constatera un certain intérêt à l'achat sur le marché jusqu'à la publication de ce rapport», a-t-il prévenu.

Vers 11h vendredi, le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre valait 7,6050 $, contre 7,67 $ une semaine plus tôt sur le Chicago Board of Trade.

Le boisseau de blé à échéance décembre reculait à 7,6975 $, contre 7,97 $ une semaine auparavant.

Le contrat de soja pour livraison en novembre s'établissait à 14,4950 $, contre 14,2350 $.

Les prix du coton soutenus par la demande américaine

Les prix du coton ont légèrement progressé cette semaine à New York, portés par une demande à l'exportation plus ferme qu'attendu pour la production américaine, mais la perspective d'une offre importante à l'échelle mondiale a freiné la hausse.

«Il y a eu de la demande, des ventes à l'exportation» qui ont soutenu les cours, a expliqué John Flanagan, qui dirige la maison de courtage Flanagan Trading.

Le relevé hebdomadaire des autorités agricoles américaines sur les exportations a fait apparaître un solde positif de 224 000 balles de fibre blanche, après plusieurs semaines où les annulations de commandes étaient supérieures aux ventes réelles.

«Même si les chiffres du département américain de l'Agricutlure continuent de montrer que les cultures américaines sont dans un état décevant à cause de la sécheresse au Texas, les attentes de production dans d'autres pays producteurs semblent très positives, ce qui devrait se traduire par un surplus» à l'échelle mondiale, après plusieurs années de déficit, ont noté les analystes de Barclays Capital.

Les intervenants du marché attendent pour le 12 septembre le rapport mensuel du gouvernement américain sur l'offre et la demande, qui fera le point sur les prévisions pour la récolte américaine, qui doit commencer d'ici à la fin septembre, ainsi que dans les principaux pays producteurs.

«Il y a assez de coton dans le monde pour satisfaire la demande actuellement. Une fois que le coton sortira des champs, on va probablement voir les prix baisser», a estimé John Flanagan.

Vers 15h45 GMT (11h45, heure de Montréal) vendredi, la livre de coton pour livraison en décembre s'échangeait à 1,0556 dollar sur l'IntercontinentalExchange, contre 1,0432 dollar une semaine plus tôt.

L'indice Cotlook A, moyenne quotidienne des cinq prix du coton les plus faibles sur le marché physique dans les ports d'Orient, valait 115,90 dollars (pour 100 livres), contre 114,25 dollars en fin de semaine précédente.