Les prix des métaux industriels échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont poursuivi leur progression cette semaine, dans un marché prudent, scrutant les signaux contradictoires sur la vigueur de la reprise économique aux États-Unis.

Après un week-end prolongé, en raison d'un lundi férié au Royaume-Uni, le marché londonien a entamé la semaine en beauté, tiré vers le haut par une bonne tenue des places boursières et un affaiblissement du dollar - qui rendait plus attractifs les achats de métaux, libellés dans la monnaie américaine.

«Le pessimisme des dernières semaines a été vu comme exagéré, et les tensions sur l'offre de cuivre sont venues soutenir le marché», faisant grimper les prix du métal rouge et tirant les autres métaux industriels dans leur sillage, a remarqué Dan Smith, analyste de Standard Chartered.

En outre, les minutes de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) sont venues mardi renforcer aux yeux des investisseurs la perspective de mesures de l'institution pour soutenir l'économie, ajoutait William Adams, de la société britannique Fast Markets.

Les mesures d'assouplissement monétaire évoquées pourraient, comme en 2010, prendre la forme d'injections de liquidités, propres à alimenter les investissements dans les matières premières, mais ayant aussi pour effet de diluer la valeur du dollar - autre facteur de soutien aux prix des métaux.

«Dans ce contexte, tous les indicateurs moroses aux États-Unis peuvent être interprétés positivement par le marché, comme des signes que la Fed va décider bientôt de nouvelles mesures de relance» pour aider une reprise économique à la peine, a expliqué M. Adams.

L'éclat des métaux industriels s'est cependant terni en fin de semaine, le marché étant victime de larges prises de bénéfices et d'un regain d'inquiétudes sur la demande chinoise, après un indicateur montrant un rebond plus modéré qu'attendu de l'activité industrielle en Chine au mois d'août.

«L'opinion dominante (chez les opérateurs) est que la Chine va continuer à durcir sa politique monétaire pour dompter une inflation toujours forte», mais au risque de plomber la demande du géant asiatique, premier consommateur mondial de métaux de base, soulignaient les analystes de Commerzbank.

L'annonce d'une contraction de l'activité manufacturière en zone euro en juillet n'était pas pour rassurer les investisseurs, et le rapport mensuel sur l'emploi aux États-Unis vendredi a fait l'effet d'un coup de semonce, poussant les prix des métaux à réduire encore davantage leurs gains du début de semaine.

Baromètre du marché, le CUIVRE est monté mercredi jusqu'à 9304 $ la tonnes, son plus haut niveau depuis début août, toujours soutenu par les inquiétudes de la production du Chili, premier pays exportateur mondial, sévèrement affectée ces derniers mois par des grèves dans le secteur minier.

«Des chiffres officiels ont ainsi fait état cette semaine d'une chute de 18% de l'offre chilienne de cuivre en juillet», rapportait Edward Meir, analyste chez MF Global.

Selon lui, les tensions sur le marché du cuivre devrait persister avec la possibilité d'une nouvelle grève dans la mine géante de Grasberg, en Indonésie - site représentant 4% de la production mondiale de cuivre.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 9.025 dollars vendredi contre 9006 $ la tonne le vendredi précédent.

L'aluminium valait 2427 $ la tonne contre 2369 $.

Le plomb valait 2478 $ la tonne contre 2428 $.

L'étain valait 23 870 $ la tonne contre 23 700 $.

Le nickel valait 21 348 $ la tonne contre 21 230 $.

Le zinc valait 2182 $ la tonne contre 2227 $.