Les prix du pétrole rebondissaient à Londres et limitaient leurs pertes à New York vendredi en fin d'échanges européens, sur un marché nerveux digérant le discours du président de la banque centrale américaine (Fed) Ben Bernanke, après des chiffres décevants sur la croissance américaine.

Vers 12H15, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre s'échangeait à 111,13 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 51 cents par rapport à la clôture de jeudi.

Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance perdait 35 cents à 84,95 dollars.

«Les cours du baril ont imité les marchés boursiers, se repliant après le discours de Ben Bernanke, avant de rebondir avec eux», expliquait Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

M. Bernanke a écarté l'hypothèse de possibles nouvelles mesures de soutien de la Fed à l'écononomie américaine, dont la reprise montre des signes de faiblesses ces derniers mois, balayant ainsi les spéculations qui agitaient les marchés depuis plusieurs jours.

Les prix de l'or noir ont réagi en accentuant leur repli, abandonnant momentanément près de 2,40 dollars à New York, avant de se reprendre promptement.

Le président de la banque centrale ayant également estimé que les bases de la croissance étaient toujours là aux Etats-Unis, le marché «a visiblement choisi de se concentrer sur le fait que M. Bernanke croit à une reprise de l'économie (américaine) au second semestre 2011», notait M. Hewson.

L'intervention de Ben Bernanke depuis Jackson Hole (ouest des Etats-Unis) était particulièrement scrutée par les investisseurs, hantés depuis des semaines par la crainte d'un retour en récession de la première économie mondiale.

Un peu plus tôt vendredi, l'annonce d'une révision en nette baisse du produit intérieur brut (PIB) américain pour le deuxième trimestre avait contribué à exacerber la nervosité des opérateurs.

Les investisseurs gardaient par ailleurs un oeil sur l'ouragan Irène, qui évoluait vendredi au large de la Floride et devait remonter samedi et dimanche le long de la côte est des Etats-Unis.

S'il évite les zones d'extraction d'hydrocarbures du golfe du Mexique, il pourrait tout de même affecter les activités de raffinerie d'une région de forte demande, ce qui soutiendrait les cours du brut, après avoir déjà fait grimper jeudi les prix de l'essence et du gazole sur le marché américain.

«Environ 7% à 9% des capacités totales de raffineries des Etats-Unis se trouvent sur la côte est, de la Virginie au New Jersey», une zone de forte consommation, dans les régions susceptibles d'être traversées par Irène, qui pourrait aussi perturber les transports de produits pétroliers, rappelait Peter Beutel, analyste chez Cameron Hanover.